RDC : le M23 ne s’estime « pas vraiment concerné » par l’accord de cessez-le-feu
Deux jours après l’annonce faite à Luanda de la mise en place d’un cessez-le-feu dès ce 25 novembre au soir, les espoirs d’un apaisement du conflit sont grands. Mais beaucoup doutent que cet accord sera respecté.
Un accord sur le papier, mais que va-t-il se passer sur le terrain ? Après l’annonce à Luanda d’un cessez-le-feu, ce mercredi 25 novembre, et d’un retrait des rebelles du M23 des zones qu’ils occupent dans l’est de la République démocratique du Congo, l’espoir d’une issue rapide au conflit était mince.
« Le M23 a pris connaissance de ce document [l’accord, ndlr] sur les réseaux sociaux… Il n’y avait personne [nous représentant] dans ce sommet donc ça ne nous concerne pas vraiment », a déclaré Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du Mouvement du 23 mars. « Normalement, quand il y a un cessez-le-feu, c’est entre les deux parties en guerre », a-t-il ajouté.
Un mini-sommet organisé le 23 novembre dans la capitale angolaise a réuni notamment le président congolais Félix Tshisekedi et, en l’absence du président rwandais Paul Kagame, son ministre des Affaires étrangères Vincent Biruta.
Il y a été décidé une cessation des hostilités dès ce 25 novembre au soir, suivie du retrait des rebelles du M23 « des zones occupées » et de leur « repli dans leurs positions initiales ». Si les rebelles refusent, la force régionale est-africaine en cours de déploiement à Goma « fera usage de la force pour les pousser à se soumettre ».
« Cessez-le-feu unilatéral »
Lawrence Kanyuka a affirmé que les rebelles avaient eux-mêmes décrété un « cessez-le-feu unilatéral » en avril, et estimaient que celui-ci était toujours en vigueur. « Si demain, le gouvernement ne nous attaque pas, nous en serons toujours là », a-t-il assuré. Dans le cas contraire, « nous nous défendrons » a-t-il ajouté.
Le porte-parole du M23 a affirmé que le mouvement était « toujours prêt à un dialogue direct avec le gouvernement congolais pour résoudre les causes profondes » du conflit ». Il n’en est pas question, a répondu Christophe Lutundula, rappelant qu’il était exclu de négocier avec des « terroristes ». Avant de conclure : « Demain, 18h00, le M23 doit cesser toutes ses attaques ».
(avec AFP)
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