Économie africaine : ce qu’il faut retenir de 2013
Jeune Afrique revient sur les grands événements économiques qui ont rythmé l’actualité du continent en 2013.
2013 : le bilan économique de JA
Confiance et réciprocité ont été les maîtres-mots de l’économie africaine en 2013. L’année écoulée a vu la confirmation de la bonne santé économique actuelle de l’Afrique subsaharienne et l’entame d’une réorganisation des relations économiques à travers le continent, mais aussi vis-à-vis de ses partenaires économiques.
Première manifestation de cette confiance, en 2013, les pays africains ont levé près de 10 milliards de dollars en obligations souveraines sur les marchés internationaux. Autre signe immanquable et plus structurel de cette santé économique : le taux de croissance toujours soutenu. Selon la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne devrait croître de 4,9% en 2013 et de 5,3% en 2014. Le retour de la stabilité et de la croissance en Côte d’Ivoire a dopé les perspectives économiques de l’Afrique de l’Ouest. La croissance dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est passée de 0,9% en 2011 à 6,5% en 2012, elle devrait atteindre 6,4% en 2013. Par ailleurs, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a adopté un tarif douanier extérieur commun qui doit permettre la création d’un marché régional et renforcer l’intégration au sein de la zone. La décision sera mise en œuvre en janvier 2015.
En Afrique centrale, malgré la vigueur nouvelle du secteur pétrolier, portée notamment par les investissements dans l’exploration offshore, la croissance semble en léger ralentissement. Après avoir crû de 5,2% en 2012, la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (Cemac) devrait enregistrer une croissance en nette baisse d’environ 2,6% en 2013.
L’Afrique de l’Est a entamé une accélération de son processus d’intégration régionale et une relance des projets d’infrastructures transnationales. La zone devrait connaître une croissance de 6,1% en 2013. En outre, les cinq pays de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (East African Community) ont fixé les règles nécessaires au lancement de l’Union monétaire de l’Afrique de l’Est (UMAE) et d’une monnaie unique. Dans le même temps, le Rwanda, l’Ouganda et le Kenya se sont accordés sur l’instauration d’une union douanière entre les trois pays et la mise en place d’un visa touristique commun.
En 2014, le FMI prévoit une croissance de 6% en moyenne à travers le continent africain.
En Afrique australe, la locomotive sud-africaine tourne à sous-régime. Des secteurs-clés de l’économie tels que l’exploitation minière et l’industrie manufacturière ont été fortement perturbés par ces conflits sociaux. Le taux de croissance du pays devrait difficilement atteindre 2% en 2013, un niveau insuffisant pour avoir une incidence sur le chomage.
Afrique du Nord
L’instabilité sociale et politique a continué de peser sur la conjoncture économique en Afrique du Nord.
La crise politique et sécuritaire en Tunisie a accentué la dégradation de la situation macroéconomique du pays au point où l’agence de notation Fitch Ratings a baissé de deux crans les notes de défaut émetteur du pays, invoquant notamment le creusement du déficit public et de la balance commercial ainsi que les blocages politiques. Fin décembre, le pays a demandé à Standard & Poor’s de cesser de le noter.
Et si le secteur touristique a été moins sévèrement touché que prévu, symbole des incertitudes que traverse le pays, le Club Med a fermé l’un de ses villages, en raison d’une baisse des réservations et du contexte sécuritaire fragile. Si 2013 a confirmé la percée subsaharienne des entreprises du Maroc (dans le secteur immobilier notamment), le royaume chérifien subit néanmoins une pression des bailleurs de fonds pour qu’il accélère ses réformes en ce qui concerne les subventions à l’énergie et aux biens alimentaires, le contrôle de la masse salariale publique ainsi que les prestations de retraite publique, afin de réduire le déficit budgétaire. Le pays conserve malgré cela la confiance des institutions internationales. En effet, le Maroc a obtenu quatre milliards de dollars de prêts auprès de la Banque mondiale d’ici à 2017 pour des projets de développement, notamment dans les domaines de l’énergie et des infrastructures.
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Nouveaux arrivants en politique, hommes d’affaires aux appétits continentaux, personnalités controversées… Plusieurs figures ont marqué l’actualité économique en 2013. En-voici une sélection.
Capital-investissement : le best-of 2013
Sur les neuf premiers mois de l’année, le total des fonds levés par les investisseurs en fonds propres panafricains s’établissait à 2 milliards de dollars. C’est plus que sur l’ensemble de l’année 2012 (1,8).
Fusions-acquisitions : le best-of 2013
L’Afrique a cette année encore fait l’objet de nombreuses fusions-acquisitions. Si les pays développés et émergents restent les plus actifs, on note une progression du nombre d’opérations réalisées par les groupes africains à l’intérieur du continent. Le secteur le plus dynamique a été, sans surprise, celui de l’énergie.
Bourses africaines : le best-of 2013
Cette année encore, les Bourses africaines, malgré quelques tentatives de dynamisation, tant au nord qu’au sud du Sahara, n’ont pas convaincu les investisseurs.
En Algérie, la France a perdu son statut de premier fournisseur au profit de la Chine, avec 4,7 milliards de dollars d’exportation contre 4,95 milliards pour l’Empire du Milieu.
Réciprocité. La Chine, la France et les États-Unis ont ébauché, à leur façon, les contours d’une relation économique renouvelé avec le continent.
Dans son livre blanc 2013 sur la coopération sino-africaine, Pékin insiste sur le caractère fortement bilatéral de ses échanges. De fait, la balance commerciale entre les deux régions penche en faveur de l’Afrique : sur les 198,49 milliards de dollars d’échanges commerciaux réalisés en 2012, 85,319 milliards étaient constitués d’exportations de la Chine vers l’Afrique contre 113,17 milliards d’exportations africaines.
Le plan « Power Africa » (voir plus bas) visant à doubler l’accès à l’électricité en Afrique, annoncé par Barack Obama cette année, fait la part belle aux entreprises américaines dans l’attribution des marchés financés par les 7 milliards de dollars consentis par l’aministration américaine.
La question de la réciprocité des échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique a été également au coeur du 12e forum Agoa, organisé à Addis-Abeba en août. Cette loi américaine réserve un accès préférentiel aux exportations des pays d’Afrique subsaharienne ; elle arrive à expiration en 2015 et la question des parts de marchés gagnées par l’Amérique sera certainement soulevée devant le congrès américain.
La France a, elle aussi, amorcé une « reconquête » des pays africains où la part de marché de l’Hexagone a reculé au cours de la dernière decennie. Ce nouvel effort, porté par une diplomatie économique française plus volontariste et ré-orientée notamment en faveur des pays anglophones, a reçu l’aval de deux rapports retentissants publiés cette année. Le premier, rédigé par le sénat français, tout comme le second, réalisé par un groupe d’experts sous la conduite du diplomate Hubert Védrine, appellent à la mise en oeuvre d’une véritable stratégie économique en Afrique.
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Les grands événements de l’année, secteur par secteur
En octobre, la multinationale française Danone a racheté 49% du ghanéen Fan Milk, le premier fabricant et distributeur de produits laitiers glacés et de jus en Afrique de l’Ouest. Le groupe français, géant mondial des produits laitiers, devrait acquérir progressivement le contrôle de l’entreprise auprès du capital-investisseur Abraaj. Ce dernier avait acquis la totalité du capital de Fan Milk en juin.
La consolidation des filières cacao et chocolat au niveau mondial se poursuit. Le groupe agro-industriel américain Cargill, l’un des plus importants négociants de cacao au monde, est en phase de finalisation du rachat des activités cacao du groupe agroalimentaire Archer Daniels Midland. La transaction pourrait donner naissance au numéro 2 mondial du secteur.
Après avoir boudé la campagne cacao 2013-2014 en Côte d’Ivoire, le négociant britannique Armajaro a annoncé la cession complète de ses activités de courtage dans le cacao, le café et le sucre à Ecom Agroindustrial, une maison de négoce familiale basée en Suisse.
Au Maroc, la Société nationale d’investissement (SNI) a annoncé son désengagement de Cosumar. Le holding royal a décidé de céder 27,5% du producteur de sucre marocain à Wilmar International, l’un des plus importants groupes agroalimentaires asiatiques.
Le brasseur français Castel et Sofiprotéol, le propriétaire des huiles Lesieur, ont créé un holding commun, baptisé Copéol, pour se développer dans les huiles alimentaires en Afrique de l’Ouest.
En juin 2013, Michelin, le géant français du pneumatique, a annoncé son intention de céder ses activités en Algérie à Cevital et de restructurer sa branche poids lourds en France. En réponse a cette annonce, le gouvernement algérien a fait part de son intention d’utiliser le droit de préemption dont il dispose sur toutes les cessions de participations des actionnaires étrangers ou au profit de ces derniers.
Toujours en Algérie, le holding privé local Arcofina et le constructeur automobile chinois Faw ont signé un accord de partenariat pour la réalisation d’une usine d’assemblage de véhicules utilitaires. L’accord prévoit un investissement initial de 5 milliards de dinars (environ 62 millions de dollars). Renault a débuté en septembre la construction de son usine d’Oran.
Au Maroc, le groupe automobile Renault a inauguré en octobre la deuxième phase de production de l’usine de Tanger. Un investissement qui s’élève à 400 millions de dollars. Le marocain Auto Hall a quant à lui annoncé la signature d’un contrat avec le chinois Dongfeng Motor pour l’assemblage et la distribution des véhicules de la marque sur le territoire.
En Tunisie, le groupe Khechine a pris le contrôle (66%) de Stafim Peugeot pour 75,8 millions d’euros. La marque française est actionnaire à hauteur de 34%. Stafim Peugeot avait été confisqué au lendemain de la révolution à Mehdi Ben Gaied, alors futur gendre de Leila Trabelsi.
Dans le domaine bancaire, l’année a été marquée par l’affaire Ecobank. Le premier groupe bancaire panafricain, par le nombre de pays d’implantation, traverse depuis juillet 2013 une crise dont l’un des moteurs est l’accusation de mauvaise gouvernance par la directrice finanière, mais qui pourrait aussi être nourri par une volonté de déstabilisation. Le conseil d’administration ainsi que les autorités financières nigérianes ont ouvert des enquêtes. Le président du conseil d’administration du groupe, le Nigérian Kolapo Lawson, a démissionné.
Au Maroc, BMCE Bank a émis un eurobond de 300 millions de dollars sur les marchés internationaux. L’eurobond a une maturité de cinq ans, avec un taux de rendement initial de 6,5% et un coupon de 6,25%. Cette opération, une première, ouvre la voie aux autres banques marocaines en plein développement.
Le marocain Attijariwafa Bank, premier groupe bancaire au Maghreb et dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a finalisé l’acquisition de BIA Togo, et annoncé la poursuite de son expansion au Niger. Elle a toujours le Bénin et le Tchad dans le viseur.
En revanche, le groupe Banque Populaire s’est vu retirer la note « BBB-/A-3 » attribuée par l’agence de notation Standard & Poors. Cette dégradation ramène la note de la banque de la catégorie « investissement » à la catégorie « spéculative ».
Dans le secteur des assurances, le géant britannique Prudential a choisi, pour sa première incursion en Afrique, de racheter la société ghanéenne Express Life Insurance. Au Cameroun, Jacqueline Casalegno, fondatrice du groupe Chanas Assurances s’est vue retirer le poste de PDG. Elle a été remplacée par le directeur général adjoint Henri Ewele.
En Côte d’Ivoire, le groupe chinois Henan Guoji Construction Group a annoncé la construction de 10 000 logements sociaux, soit un investissement de 1 milliard de dollars d’ici à 2015. Parallèlement, le contrat de partenariat signé en décembre 2012 entre le groupe immobilier Alliances et le gouvernement ivoirien a été élargi cette année. Ce n’est pas 7 000 mais 14 000 unités que le groupe marocain va construire à Abidjan : 10 000 logements sociaux et 4 000 logements moyen et haut standing.
Le groupe marocain a également signé un contrat de 195 millions d’euros avec la République du Congo, pour la construction de 3 000 logements et la viabilisation d’un pôle urbain de 100 hectares à Brazzaville. En juillet, l’entreprise a signé un protocole d’accord avec le Sénégal pour la réalisation d’un pôle urbain d’une superficie de 375 hectares à Diamniadio, près de Dakar. Ce pôle devrait comporter plus de 25 000 unités d’habitation ainsi que des commerces, des écoles, un hôpital et des équipements publics et hôteliers.
Au Cameroun, les travaux du deuxième pont sur le fleuve Wouri à Doula ont commencé. Le projet, remporté par un consortium mené par le groupe français Sogea-Satom, filiale de Vinci, a un coût estimé à 120 milliards de F CFA (près de 180 millions d’euros).
Le groupe français CFAO a annoncé la création d’une société commune pour l’Afrique avec Carrefour, numéro deux mondial de la grande distribution. Les deux partenaires développeront ensemble des enseignes Carrefour mais aussi des centres commerciaux dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, avec pour objectif d’atteindre 1 milliard d’euros de revenus.
Au Maroc, l’équipementier sportif allemand Adidas a ouvert en octobre un point de vente à Rabat, avec son franchisé marocain Planet Sport. D’une superficie de 500 mètres-carrés, c’est le plus large ouvert par Addidas en Afrique.
Ikea annoncé son installation au Maroc.
Dans le secteur de la grande distribution, la société tunisienne SNMVT-Monoprix a signé un accord de franchise pour le lancement de l’enseigne française BUT dans le pays dans le courant de l’année 2014. L’accord couvre également l’Algérie, l’Égypte et la Libye. Il a également ouvert son premier hypermarché en Libye.
En Algérie, le groupe américain General Electric a remporté un marché de 2,7 milliards de dollars pour la construction de 9 nouvelles centrales électriques censées augmenter la production d’électricité algérienne de plus de 70%.
Au Cameroun, le groupe américain AES Corporation a annoncé en novembre la cession de la totalité de sa participation (56%) dans la société camerounaise d’électricité, AES Sonel, au capital-investisseur Actis. Une transaction estimée à 220 millions de dollars.
En Côte d’Ivoire, le producteur d’électricité Ciprel a complété le financement de sa centrale thermique. D’un montant de 200 millions d’euros, cette opération lui permettra d’accroître sa capacité de production de 111 mégawatts.
Au Maroc, le coréen Daewoo Engineering & Construction réalisera une centrale électrique à charbon d’une capacité de 1 320 MW pour 1,8 milliard de dollars à Safi, au Maroc. C’est la commande de centrale électrique la plus importante à ce jour pour le pays.
En septembre, le Nigeria a complété la cession de la majeure partie de son parc électrique au secteur privé (soit 15 compagnies d’électricité publiques) pour un total de 2,5 milliards de dollars. En parallèle, le gouvernement nigérian a levé 1,6 milliard de dollars sous forme de prêts et de dette pour étendre son réseau électrique.
Le président américain Barack Obama a annoncé en juin l’initiative « Power Africa« . Ce plan entend mobiliser 7 milliards de dollars venant des institutions gouvernementales américaines et 9 milliards venant de sociétés privées sur cinq ans afin de doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne.
Le voyage du président français François Hollande en Afrique du Sud a été fructueux. Hormis le contrat de 4 milliards d’euros remporté par Alstom (voir plus bas), le groupe énergétique français GDF Suez a signé un accord avec Pretoria pour la construction d’une centrale thermique à hauteur de 1,5 milliard d’euros, ainsi que celle d’une centrale solaire.
Dans le domaine des énergies renouvelables, l’Éthiopie a inauguré en octobre Ashegoda, la plus grande ferme éolienne d’Afrique sub-saharienne. Cette nouvelle centrale dispose d’une puissance de 120 MW, soit 400 GWh distribués par an. Elle a coûté 210 millions d’euros, un financement réalisé grâce à l’Agence française de développement (AFD) et un pool de banques françaises.
Tandis que le Maroc a obtenu un prêt de 654 millions d’euros auprès de la banque de développement allemande KfW, pour la construction de deux centrales solaires dans le cadre de la seconde phase du projet de 500 MW de Ouarzazate.
En Libye, l’embellie du secteur a duré à peine un an. Après avoir pratiquement retrouvé, en septembre 2012, son niveau de production quotidienne d’avant la révolution – 1,5 à 1,6 million de barils par jour (b/j) -, le secteur pétrolier libyen (90% de la richesse de l’État) a subi un brusque coup d’arrêt durant la seconde moitié de 2013. La production a chuté à 250 000 barils par jour. Les autorités estiment les pertes totales du secteur à quelque 9,7 milliards d’euros.
Le Gabon a procédé cette année à la phase technique de l’attribution de 13 nouveaux blocs pétroliers off-shore. Parmi les 11 companies pétrolières retenues on retrouve notamment Ophir, Exxon, Eni et Repsol. Les deux opérateurs historiques Total et Shell sont repartis les mains vides.
Parallèlement, le tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale (CCI) de Paris a donné raison au Gabon contre Addax Petroleum, au sujet du retrait de la concession d’exploitation du champ pétrolier d’Obangué. Gabon Oil Company (GOC), l’opérateur pétrolier national créé en 2011 à qui le champ a été confié, a débuté l’exploitation du site à son propre profit et devrait produire son premier baril de pétrole dès 2014.
Au Nigeria, la saga ConocoPhillips continue. Le groupe américain a cédé en 2012 ses actifs dans le pays au groupe d’énergie nigérian Oando. Ce dernier éprouve néanmoins de nombreuses difficultés à lever les 1,79 milliard de dollars nécessaires au rachat. Les filiales malgaches de la major américaine Exxon Mobil ont quant à elles obtenu l’extension de leurs licences de partage de production. Le géant américain va reprendre ses activités d’exploration, suspendues en 2009.
En Algérie, la compagnie nationale Sonatrach a découvert un gisement pétrolier non-conventionnel aux réserves estimées à 1,3 milliard de barils. De fait, le pays accélère sa marche vers l’exploitation de ses gisements de gaz de schiste, dont les réserves sont officiellement estimées à 700 milliards de m3, pour se préparer à l’après pétrole et gaz conventionnels dont le déclin est annoncé pour 2025. La nouvelle loi algérienne sur les hydrocarbures a été amendée, un appel d’offres international devrait être lancé dans le courant de 2014 pour la recherche et l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels et l’identification des périmètres à offrir à la concurrence a été confiée à un groupe de travail.
Par ailleurs, selon un rapport publié par la Banque africaine de développement (BAD), l’exploitation des gaz non-conventionnels en Afrique pourrait conduire à une baisse du cours du gaz, à une plus large consommation de gaz naturel et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les retombées économiques pourraient être considérables.
En 2013, les pays africains ont levé près de 9,6 milliards de dollars en obligations souveraines sur les marchés internationaux, soit plus que le précédent record de 7,2 milliards de dollars atteint en 2010.
L’Égypte arrive en tête avec 3,7 milliards de dollars, suivie par l’Afrique du Sud avec 2 milliards de dollars, puis le Nigeria et le Ghana qui ont levé 1 milliard de dollars chacun. Le Rwanda a suivi la marche avec 400 millions de dollars collectés pour son premier eurobond, en avril 2013. Et le Gabon a émis un eurobond de 1,5 milliard de dollars. Selon l’agence Moody’s, le Sénégal, l’Angola, le Cameroun, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda et le Mozambique devraient procéder l’émission d’eurobonds en 2014.
Sur les marchés régionaux africains, le Cameroun a sollicité en décembre 50 milliards de F CFA (environ 75 millions d’euros) sur les marchés financiers. Cette levée de fonds vise à financer partiellement la construction de quatre axes routiers, d’un barrage et du port de Kribi.
Emprunt réussi également pour le Burkina Faso : alors qu’il sollicitait 55 milliards de F CFA, l’État en a récupéré 121,6 milliards. Une bonne opération pour le pays d’Afrique de l’Ouest, qui cherche à récolter des fonds afin de mener à bien sa Stratégie de croissance accélérée et de développement Durable (SCADD).
Le Kenya s’apprête à émettre un eurobond de 1,5 milliard de dollars. Un montant record pour une première émission sur le marché obligataire international pour un pays africain.
La Tanzanie veut émettre un emprunt d’un milliard de dollars sur les marchés internationaux. Pour cela, elle entend demander au Fonds monétaire international de relever le plafond de sa dette pour 2013-2014.
En quête de 50 milliards de F CFA sur le marché financier régional, l’État du Sénégal s’est retrouvé avec plus de 65 milliards à la clôture de la période de souscription de son emprunt obligataire.
Le Nigeria a confortablement levé 1 milliard de dollars sur les marchés financiers internationaux, une émission obligataire sursouscrite quatre fois. Le pays entend financer des projets d’infrastructures dans le secteur énergétique.
Le Maroc a conclu avec succès deux émissions obligataires d’un montant global de 750 millions de dollars sur les marchés financiers internationaux.
L’année 2013 a démarré avec l’irruption d’un nouveau géant du secteur minier. Conclu pour 24 milliards d’euros en novembre 2012, le rachat du minier suisse Xstrata par son compatriote Glencore, a donné naissance en janvier au quatrième groupe minier mondial, doté d’un chiffre d’affaires de 150 milliards d’euros. Glencore-Xstrata contrôle désormais 75 % du zinc, 50 % du cuivre, 40 % du cobalt et 38 % de l’alumine négociés sur la planète.
En RD Congo, la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines), la société nationale minière congolaise a annoncé son intention de céder sa participation de 20% dans Kamoto Copper Company (KCC), l’exploitant de la mine de cuivre de Kamoto.
La Guinée et Guinée Alumina Corporation (GAC), une co-entreprise détenue par Mubadala et Dubai Aluminium, ont signé un accord de 5 milliards de dollars d’investissements pour le développement de la mine de bauxite de Sangarédi. Les progrès réalisés dans le développement de cette mine marquent néanmoins un contraste avec le blocage de l’exploitation de la mine de fer de Simandou. Les soupçons de corruption continuent de peser sur l’attribution des droits d’exploitation du nord du gisement de fer du Simandou, le plus important du genre en Afrique, à BSGR, la société de l’homme d’affaires israélien Beny Steinmetz.
Dans le cadre de cette affaire, Ibrahima Sory Touré, et Issaga Bangoura, respectivement vice-président et responsable de sécurité de BSGR en Guinée ont été détenus pendant 7 mois à Conakry, entre avril et novembre 2013. Une enquête fédérale est par ailleurs en cours aux États-Unis.
Bien que les découvertes minières aient été peu nombreuses sur le continent, la Société nationale industrielle et minière de la Mauritanie (Snim) a pourtant mis à jour un gisement de minerai de fer sur le site de Tizerghaf, aux ressources probables estimées à 830 millions de tonnes.
Par ailleurs, de nombreux gouvernements africains ont tenté, tout au long de l’année, de remodeler leurs relations avec les sociétés minières. Alors que le contrat liant le Niger au groupe Areva arrive à son terme fin 2013, Niamey a annoncé l’ouverture d’un audit sur l’exploitation des mines d’uranium du pays par l’opérateur français. Au Mali, le nouveau président Ibrahim Boubacar Keïta a demandé un inventaire complet des contrats en cours dans l’industrie extractive.
2013 a vu la naissance d’un nouveau géant du secteur télécoms africain. Le groupe émirati Etisalat a signé un accord définitif de rachat des 53% du capital de Maroc Télécom détenus par Vivendi, pour 4,2 milliards d’euros payés en numéraire. Avec les 50 millions de clients en Afrique d’Etisalat et les 35 millions de Maroc Télécom, le nouvel ensemble devient le troisième opérateur du continent derrière le sud-africain MTN (environ 130 millions de clients) et le britannique Vodafone (105 millions) mais devant le français Orange et l’indien Barthi Airtel.
Ce dernier, quatrième opérateur de téléphonie mobile dans le monde et présent dans 17 pays en Afrique, a racheté la filiale ougandaise du groupe Warid, contrôlé par le prince héritier de la famille royale d’Abu Dhabi, Bharti Airtel a repris Warid Congo, devenant à l’issue de l’opération le premier opérateur mobile du Congo-Brazzaville, avec 2,6 millions de clients.
Près de deux ans après l’attribution de la troisième licence téléphonique au Mali, Apollinaire Compaoré a finalisé le paiement des 7,16 milliards de FCFA encore dus dans ce cadre. Les 55 milliards demandés au total par l’État malien ont ainsi été versés et les opérations commerciales devraient commencer en 2014.
À la suite de son concurrent sud-africain MTN, le français Orange a décidé d’externaliser la gestion de plus de 2 000 tours de communication au Cameroun et en Côte d’Ivoire auprès d’IHS, un groupe africain spécialisé dans les infrastructures télécom.
En Afrique de l’Est, l’opérateur Ethio Telecom a signé un contrat de 800 millions de dollars avec le chinois ZTE, deuxième équipementier télécoms chinois, afin d’étendre son réseau et de favoriser l’accès à internet en Éthiopie.
En octobre 2013, le français Alstom a finalisé la signature du « contrat du siècle » : 51 milliards de rands (environ 4 milliards d’euros) pour la fourniture de 3 600 wagons à l’opérateur public sud-africain en charge du transport ferroviaire, Passenger Rail Agency of South Africa (Prasa).
Bonne année africaine pour Bolloré Africa Logistics (BAL). Le consortium composé de BAL, APMT et Bouygues a remporté la gestion du deuxième – et très convoité – terminal à conteneurs d’Abidjan (TC2). Les conditions d’attribution de cette concession de même que la position dominante de Bolloré Africa Logistics sur le port ivoirien, où il gère déjà le premier terminal à conteneurs ont été fortement contesté, notamment par Jean-Louis Billon. Le groupe français, leader en Afrique a également remporté l’appel d’offres pour l’exploitation du terminal roulier du Port autonome de Dakar.
Dans le domaine du transport ferroviaire, un projet de chemin de fer traversant le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et le Soudan du Sud (Mombasa-Nairobi-Kampala-Kigali-Djouba) a été adopté. Financé par la China Exim Bank et construit par China Road and Bridge Corporation, il demandera des investissements de 10 milliards de dollars.
Air Côte d’Ivoire a finalisé sa capitalisation de 25 milliards de F CFA. Golden Road, un groupe d’entrepreneurs privés ivoiriens a acquis les parts détenues par le Fonds Aga Khan pour le développement économique (Akfed) pour un montant de 3,75 milliards de F CFA (environ 5 millions d’euros).
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2013 : le bilan économique de JA
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