Le raï algérien et la harissa tunisienne bientôt au patrimoine de l’humanité ?
Présidé par le Maroc, le Comité du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco se penchera sur 56 demandes d’inscription au cours de la semaine, dont les dossiers algérien et tunisien.
La baguette française, le raï algérien, la « slivo » serbe ou encore la harissa tunisienne : l’Unesco examine à partir du 28 novembre à Rabat les candidatures d’inscription aux listes du patrimoine immatériel de l’humanité.
Présidé par le Maroc, le Comité du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco se penchera toute la semaine sur 56 demandes d’inscription, dont quatre nécessitant une sauvegarde urgente, comme l’art de la poterie au peuple Cham au Vietnam, a précisé l’organisation. La liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité compte aujourd’hui 530 éléments inscrits, dont 72 nécessitent une sauvegarde urgente.
Des résultats quasi en direct
C’est la première fois que le comité se retrouve en présentiel après deux sessions annuelles successives (2020 et 2021) tenues en ligne en raison de la pandémie de Covid-19. Les résultats seront publiés sur les comptes Twitter de l’Unesco, à compter de l’après-midi de ce 29 novembre.
Parmi les dossiers les plus en vue : la baguette de pain (France), le chant populaire raï (Algérie), les fêtes foraines (France et Belgique), la culture du « tchaï/thé » (Azerbaïdjan et la Turquie), les techniques traditionnelles de transformation du thé (Chine), le rubab, luth d’Asie centrale (Iran/Tadjikistan/Afghanistan), la slivovitz, l’alcool de prune de Serbie, le rhum léger (Cuba), ou encore le savoir-faire et les pratiques culinaires autour de la harissa tunisienne.
Tradition et savoir-faire
Afin d’éviter les controverses, l’Unesco honore avant tout des traditions, des pratiques et des savoir-faire à sauvegarder. Aussi elle ne reconnaîtra pas que la baguette de pain appartient au patrimoine mondial immatériel mais que « les savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette » en font partie.
C’est le savoir-faire des maîtres du rhum léger à Cuba qui sera considéré, et non le spiritueux. Quant au raï algérien, il ne sera pas intégré sur la liste comme musique mais en tant que tradition entourant ce genre musical.
« C’est du patrimoine vivant. La grande différence entre cette liste du patrimoine immatériel et la liste du patrimoine [matériel] mondial, c’est qu’ici ce sont des communautés qui sont représentées et qui sont les protagonistes de cette sauvegarde », a expliqué Ernesto Ottone, sous-directeur général pour la culture de l’Unesco.
Pas de dossier algéro-marocain pour le raï
Ainsi un patrimoine immatériel peut-être partagé entre plusieurs pays, comme en 2020, l’inscription du couscous avait été le résultat d’une candidature conjointe de l’Algérie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie.
L’ambassadeur du Maroc auprès de l’Unesco, Samir Addahre, a regretté de « ne pas avoir pu présenter un dossier commun » avec l’Algérie pour le raï, en raison de la rupture des relations diplomatiques entre les deux voisins, mais il a dit espérer d’autres candidatures communes « quand les circonstances s’amélioreront un jour ».
(avec AFP)
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