Pakistan : Roméo et Juliette à Islamabad
Une romance entre le fils du président et la belle ministre des Affaires étrangères pakistanais ? Partie du Bangladesh, la rumeur balaie tout le sous-continent !
Attentats de groupes proches d’Al-Qaïda, persécutions des minorités chrétiennes, scandales politico-financiers… L’actualité du Pakistan ne fait pas vraiment rêver. Pourtant, depuis quelques jours, un vent de passion souffle sur le pays. Il a même gagné l’Inde, où la haine de l’ennemi héréditaire se teinte d’une incoercible fascination. Deux des personnalités les plus en vue de l’establishment seraient a-mou-reux !
Tout est parti de Weekly Blitz, un obscur tabloïd bangladais, qui ne cite aucune source à l’appui de son récit. Depuis, ce Roméo et Juliette local fait fureur. Dans le rôle du prétendant transi, Bilawal Bhutto Zardari, 24 ans. Ce garçon au visage mollasson dirige le Parti du peuple pakistanais (PPP) en tant qu’héritier de la dynastie Bhutto : il est le fils de Benazir, l’ex-Première ministre assassinée en 2007, et d’Asif Ali Zardari, l’actuel président.
Dans le rôle de l’amante audacieuse, Hina Rabbani Khar, 34 ans. Issue d’un clan très influent – père gros propriétaire terrien, oncle ancien gouverneur de la province du Pendjab -, elle est ministre des Affaires étrangères depuis 2011.
Tentative de suicide ?
Diplômée en management à l’université de Lahore, Hina a terminé ses brillantes études aux États-Unis. Elle doit son ascension ministérielle – aux Finances et aux Affaires économiques dans les années 2000 – à Shaukat Aziz, le Premier ministre de l’époque. Une rumeur – déjà ! – leur prête des projets de mariage, mais la belle, qui collectionne lunettes et sacs à main de luxe, épouse un richissime homme d’affaires, avec qui elle aura deux filles. Pour épicer son récit, Blitz raconte que Hina aurait tenté de se suicider après avoir découvert que son mari entretenait une liaison. Elle se serait consolée dans les bras de Bilawal.
Très impopulaire et détesté de l’establishment militaire, le président Zardari est constamment sur la sellette. Il redoute que les frasques de son rejeton ne le fragilisent davantage encore. Et que ce dernier ne saborde sa carrière naissante en roucoulant avec une femme mariée.
Pendant que quelques mollahs réclament un châtiment, l’époux offensé crie à la conspiration : on cherche, dit-il, à salir l’image de Hina. « On » ? L’Inter-Services Intelligence (ISI), les services de renseignements, que la ministre aurait mécontentés en favorisant une enquête onusienne sur des centaines de disparitions inexpliquées survenues dans la province du Baloutchistan – disparitions qui pourraient impliquer des responsables militaires et des agents secrets. L’ISI a publié un démenti le 30 septembre.
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