Johannes Baensch, Nestlé : « Nous prévoyons d’investir 35 milliards de F CFA dans la cacaoculture d’ici à 2020 »

Le groupe agroalimentaire suisse poursuit ses investissements en Côte d’Ivoire. Le 11 décembre, Nestlé a inauguré dans la bourgade de Zambakro, près de Yamoussoukro, sa première et unique station expérimentale sur le continent africain, bâtie sur 30 hectares, pour environ deux milliards de F CFA d’investissement (environ 4,2 millions de dollars). Johannes Baensch, le senior vice-président en charge de la recherche et du développement, revient sur les enjeux du Plan cacao lancé il y a trois ans.

Jeune Afrique : Pouvez vous dresser, à mi-parcours, le bilan de votre Plan cacao initié en 2009 ?

Notre planning prévoit au moins cinq milliards de F CFA d’investissements par an.

Johannes Baensch : Effectivement, nous avons en 2009 lancé notre « Plan cacao » d’un montant de 50 milliards de F CFA [environ 105 millions de dollars, NDLR] sur 10 ans en Côte d’Ivoire. Les investissements sont concentrés dans le financement de la recherche. Mais c’est réellement à partir de 2010 que nous avons démarré les investissements. Et la station expérimentale de Zambakro qui en est une des illustrations nous a coûté deux milliards de F CFA. L’objectif est d’offrir aux paysans ivoiriens douze millions de plants de cacao à haut rendement sur la période. Les plants que nous distribuons ont un rendement compris entre 2 et 2,5 tonnes par hectare, alors que les anciennes plantations ivoiriennes produisent 400 kilogrammes par hectare.

Notre objectif à travers ce programme est de permettre aux producteurs d’avoir des revenus consistants pour améliorer leurs conditions de vie. Lors de la campagne 2012-2013, nous avons distribué des primes de 1,5 milliard de F CFA [3,2 millions de dollars] aux producteurs de cacao de nos 27 coopératives partenaires et nous avons formé 21 000 producteurs. Notre planning prévoit au moins cinq milliards de F CFA d’investissements par an. Nous en sommes déjà à 15 milliards et d’ici à 2020, nous prévoyons 35 milliards de F CFA pour boucler le financement de ce plan.

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Les plantations ivoiriennes sont menacées par des maladies telles que le swollen shoot ou la pourriture brune, avez-vous songé à une solution durable ?

Nous sommes conscients de ces périls pour la cacaoculture. Le Centre national de recherche agricole (CNRA) et Nestlé ont un partenariat pour développer des plants résistants au swollen shoot et à la pourriture brune. Notre objectif qui est de sécuriser nos approvisionnements en cacao nous impose une grande attention aux maladies liées à la cacaoculture.

Nestlé, qui s’approvisionne pour le café, a-t-il songé à relancer la production de café ivoirienne en pleine décroissance ?

Nous envisageons aussi de relancer la production de café. Selon les statistiques, la production ivoirienne de café remonte. La crise ivoirienne a eu un impact sur la production, qui est passée en-dessous de la barre des 100 000 tonnes, mais elle retrouve sa place. En 2013, elle atteindra 100 000 tonnes. Nous prévoyons la distribution de 27 millions de plants de café d’ici à 2020. Les plants que nous distribuons ont un rendement de 3 à 5 tonnes par hectare contre 250 kilogrammes actuellement. À terme, la Côte d’Ivoire pourra revenir à son niveau de production annuelle de 300 000 tonnes.