Érythrée : une désertion de haut vol

Le 4 octobre, deux pilotes érythréens d’élite se sont fait la malle à bord du propre jet du président Afewerki !

Le président érythréen Issayas Afewerki. © U.S Department of Defense

Le président érythréen Issayas Afewerki. © U.S Department of Defense

Publié le 12 octobre 2012 Lecture : 1 minute.

Le 2 octobre au matin, les radars saoudiens repèrent un appareil suspect en provenance de la Corne de l’Afrique et rasant la mer Rouge. Aussitôt, deux chasseurs F-15 décollent de la base aérienne de Khamis Mushait afin d’intercepter l’avion, qui vient de pénétrer l’espace aérien du royaume sans s’être annoncé. Sommations et vérifications faites, il s’avère que ce sont deux officiers de l’armée de l’air érythréenne qui étaient aux commandes et que c’est à bord du jet présidentiel qu’ils ont déserté.

Escortés jusqu’à ­l’aéroport de la ville côtière de Jazan, les capitaines Yonas Woldeab et Mekonnen Debesai ont aussitôt demandé l’asile politique. Ils ont été pris en charge par les autorités saoudiennes en attendant une décision sur leur sort.

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Secrets d’État

À Asmara, on n’avait pas vu venir cette désertion. Les deux militaires étaient des pilotes d’élite, parmi les rares en Érythrée à avoir reçu une formation de qualité, et ils bénéficiaient de la confiance du régime d’Issayas Afewerki. Ils étaient de toutes les missions, des plus officielles (quand il fallait convoyer le président et les hauts dignitaires dans leurs déplacements, y compris à l’étranger) au plus officieuses (celles qui réclamaient une certaine discrétion).

Du coup, bien des secrets pourraient s’être envolés avec eux et, dans l’entourage d’Afewerki, que la communauté internationale soupçonne de parrainer le terrorisme dans la sous-région, on craint qu’ils ne tombent dans des oreilles indiscrètes.

Cette défection vient s’ajouter à d’autres abandons de poste. En 2006, deux pilotes avaient déjà fui en Arabie saoudite avec leur hélicoptère. En 2010, une quinzaine d’officiers et de sous-officiers s’étaient réfugiés chez le grand voisin éthiopien. À ce rythme, il pourrait bien ne plus y avoir de pilote dans l’avion, ni même d’avion tout court. 

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