Congo Brazzaville – Pierre Ngolo : le parti, tout le parti, rien que le parti

C’est à Denis Sassou Nguesso qu’il doit sa nomination, en juillet 2011. Depuis, il travaille à la modernisation de la formation présidentielle.

Au siège de Jeune Afrique, le 26 septembre. © Vincent Fournier/J.A

Au siège de Jeune Afrique, le 26 septembre. © Vincent Fournier/J.A

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Publié le 15 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

À 58 ans, Pierre Ngolo, qui a rendu visite à Jeune Afrique le 26 septembre, a encore les allures d’un jeune homme combatif. Quand il parle, on sent ce qu’il a gardé de ses longues années de militantisme au sein du Parti congolais du travail (PCT) du temps du marxisme-léninisme et du socialisme scientifique : le sens de la dialectique. Il a aussi conservé ce qu’il doit à sa formation (il a étudié la philosophie à l’université Marien-Ngouabi, à Brazzaville, puis à celle de Reims, en France, avant d’enseigner cette matière dans le secondaire).

Quand il évoque son parcours, Pierre Ngolo se souvient de son adolescence. En 1975, il fait partie de la première promotion sortie du lycée Salvador-Allende de Makoua (Cuvette). « À l’époque, j’étais déjà premier secrétaire de l’Union de la jeunesse socialiste congolaise [UJSC, l’organisation des jeunes du PCT, NDLR] au niveau du lycée », se souvient-il. En 2002, il est élu député dans la circonscription d’Ongogni (Plateaux) et devient premier secrétaire à l’Assemblée nationale, fonction qu’il occupera durant dix ans. En 2004, Pierre Ngolo dirige le groupe congolais à l’Union parlementaire africaine. Député de Ouenzé, un arrondissement de Brazzaville, depuis 2007, il a été porté en 2010 à la tête de la Commission interparlementaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). En juillet 2011, à la surprise générale, il devient secrétaire général du PCT lors du sixième congrès extraordinaire de l’ex-parti unique. Un choix personnel du président Denis Sassou Nguesso, pensent alors les observateurs.

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Changement

Lorsqu’on lui demande pourquoi il est entré en politique, l’ancien professeur de philosophie répond sans hésiter : « C’est par conviction, parce que j’avais quelque chose à apporter. » Pour Ngolo, le PCT a complètement changé depuis le congrès de 2011. « Avant, le parti ne fonctionnait pas, les règles n’étaient pas observées. Il fallait sortir de cette léthargie », dit-il. Résultat : le parti, à l’en croire, a enregistré 127 000 nouveaux adhérents. Pourtant, la participation aux élections législatives des 15 juillet et 5 août derniers a été faible, même si le PCT a obtenu la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Désaffection des citoyens ? Ngolo a une explication : « Nous sommes en train d’examiner les vraies raisons de cet absentéisme. On a encore un problème de listes électorales. » En même temps, les partis politiques qui s’étaient fondus dans le PCT l’année dernière reprochent au Comité national d’investiture d’avoir favorisé les anciens membres à l’heure du choix. « C’est un faux procès ! Ceux qui ont été investis le méritaient bien. Il n’y a pas eu de discrimination », rétorque Pierre Ngolo.

Nous cherchons à comprendre la faible participation aux législatives.

Les résultats des élections ont été dénoncés par l’opposition, qui accuse le parti au pouvoir de fraude. Le numéro un du PCT ne cache pas son indignation. Il rappelle que des candidats du PCT, y compris des ministres, ont été battus. Et explique le succès de son parti par « le travail de terrain entrepris depuis un an ». Et d’insister : « Le PCT s’attelle à la construction d’une démocratie pluraliste. C’est lui qui a conduit le pays vers la démocratie. En 1992, le président Sassou Nguesso a été battu à la présidentielle. Il était général d’armée et avait les moyens pour s’accrocher au pouvoir, il ne l’a pas fait. Ce n’est pas lui qui a déclenché la guerre de 1997. »

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