L’Algérie se prépare pour exploiter ses hydrocarbures non conventionnels
L’Algérie se prépare à lancer un appel d’offres pour l’exploration et l’exploitation de ses gisements de gaz de schiste.
Un appel d’offres international devrait être lancé bientôt pour la recherche et l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels, a indiqué le 10 décembre à l’APS le président du comité de direction de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), Sid Ali Betata. L’identification des périmètres à offrir à la concurrence a été confiée à un groupe de travail (task force), selon ce dernier. « La task force a examiné et sélectionné des périmètres de réserves tight [réserves de schiste, NDLR] qui pourraient faire l’objet d’un projet de développement, en vue d’une cession dans le cadre de cet appel à la concurrence », a précisé Sid Ali Betata, sans préciser le nombre.
Alnaft a également sélectionné pour ce quatrième appel d’offres des périmètres de recherche sur lesquels opère déjà le groupe Sonatrach, a ajouté le président d’Alnaft.
Le gaz et le pétrole tight sont des hydrocarbures non conventionnels, piégés dans des couches de roches réservoirs très peu poreuses et très peu perméables, dont l’extraction nécessite l’utilisation de la fracturation hydraulique.
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Loi sur les hydrocarbures
La nouvelle loi sur les hydrocarbures amendée en 2013 stipule que « l’exercice des activités relatives à l’exploitation des formations géologiques argileuses et/ou schisteuses imperméables ou à très faible perméabilité (gaz ou huile de schiste) utilisant les techniques de fracturation hydraulique est soumis à l’approbation du conseil des ministres ». L’agence s’attèle désormais à préparer « le contrat modèle et les cahiers des charges relatifs à l’attribution de ces périmètres », en tenant compte des amendements apportés par la nouvelle loi sur les hydrocarbures, explique Sid Ali Betata.
L’Algérie veut exploiter ses gisements de gaz de schiste, officiellement estimés à 700 milliards de m3, pour se préparer à l’après pétrole et gaz conventionnels dont le déclin est annoncé pour 2025. L’économie algérienne est fortement dépendante de l’exportation des hydrocarbures qui représentent 98 % des recettes en devises du pays. Le gouvernement, qui peine à diversifier l’économie, compte beaucoup sur les hydrocarbures pour poursuivre sa politique massive d’investissements publics pour moderniser les infrastructures de base et résoudre la crise du logement, mais aussi pour maintenir son système de subvention des produits de grande consommation, des médicaments, des carburants.
L’Algérie dépense annuellement plus de 15 milliards de dollars dans les transferts sociaux et une baisse de ses revenus provenant des hydrocarbures mettra en péril sa politique sociale.
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