Côte d’Ivoire – Ghana : Justin Koné Katinan, un « Gbagbo boy » en sursis ?
Justin Koné Katinan, le porte-parole du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, fait l’objet de mandats d’arrêt pour crimes économiques et meurtres mais, pour le moment, le Ghana refuse de le livrer à Abidjan. Le 17 octobre, son audience d’extradition a été reportée pour la énième fois, au 24 octobre.
Ses amis jurent, la main sur le coeur, qu’il n’est pas capable de voler 500 F CFA. Le camp Ouattara lui reproche d’en avoir dérobé 300 milliards à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest lors de la crise postélectorale… Et d’avoir participé au meurtre de deux hommes pendant la crise posélectorale.
En exil à Accra depuis le 11 avril 2011, Justin Koné Katinan est aujourd’hui au centre d’une querelle ivoiro-ghanéenne. Visé par un mandat d’arrêt international pour crimes économiques, émis par Abidjan, le dernier ministre du Budget de Laurent Gbagbo a été arrêté le 24 août dernier par la police ghanéenne alors qu’il revenait de Johannesburg. Mais la justice de ce pays sursoit toujours à la demande d’extradition. Elle l’a même libéré sous caution le 25 septembre, au grand dam des autorités ivoiriennes, avant de le réinterpeller trois jours plus tard, au motif qu’un nouveau mandat international, pour meurtres, avait été émis par la justice ivoirienne. Reportée à plusieurs reprises, son audience d’extradition a été fixée ce mercredi au 24 octobre.
L’actuel porte-parole de Laurent Gbagbo reste très actif. Il pourfend le régime de Ouattara auprès des dirigeants africains, entretient la flamme de ses partisans dans les camps de réfugiés, remobilise les cadres du Front populaire ivoirien (FPI) et s’oppose à tout dialogue avec le pouvoir qui exclurait son chef bien-aimé.
Écurie
Issu d’un milieu modeste – ses parents sont des paysans sénoufos -, Koné Katinan est né il y a quarante-six ans à Niakaramandougou, dans le nord de la Côte d’Ivoire. Il grandit entre son village et Katiola, chef-lieu du département du même nom, où il fait ses études secondaires. Puis opte pour l’université et l’École nationale d’administration à Abidjan, et entre aux impôts. En septembre 1989, à l’âge de 23 ans, il rejoint le FPI, qui sort de la clandestinité. Il est alors parrainé par Lia Bi Douayoua, futur ministre de la Communication. Il y gravit tous les échelons, devient secrétaire national chargé de l’Intégration et fait partie de la jeune écurie de Pascal Affi Nguessan, le président du parti.
En décembre 2010, Gbagbo veut injecter du sang neuf dans un gouvernement engagé dans le combat postélectoral. Directeur du cadastre depuis 2005, l’énarque est promu ministre du Budget. Chargé d’organiser la résistance d’un régime étranglé financièrement, il se bat pour contourner l’isolement bancaire et payer les fonctionnaires. Des faits qui lui valent aujourd’hui d’être poursuivi pour « crimes économiques ».
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