RDC : marches catholiques contre le M23
Des marches ont été organisées dimanche 4 décembre par l’Église catholique pour protester contre les violences dans l’est de la RDC, où la rébellion du M23 campe sur ses positions, cinq jours après un massacre de civils dont l’accuse Kinshasa.
Une nouvelle fois, le M23 a nié ce week-end avoir tué plus d’une centaine de personnes sans défense à Kishishe. Mais, dans un communiqué de son président Bertrand Bisimwa, le mouvement rebelle a reconnu que huit civils avaient été tués, par des « balles perdues » selon lui, durant les affrontements qui ont opposé ses combattants à des miliciens le 29 novembre dans ce village du territoire de Rutshuru.
Le M23, qui a repris les armes fin 2021, bénéficie selon Kinshasa du soutien actif du Rwanda, ce que conteste Kigali. Un sommet organisé le 23 novembre en Angola a ordonné un cessez-le-feu suivi du retrait des rebelles des positions conquises ces derniers mois, faute de quoi une force régionale est-africaine en cours de déploiement dans l’est de la RDC les délogerait. Aucun retrait n’a été observé à ce jour.
Renforcement des positions
« Non à la balkanisation de la RDC », « Non à l’hypocrisie de la communauté internationale… » Les mêmes slogans ont été scandés dans les multiples cortèges partis dimanche des paroisses congolaises à l’appel de l’Église catholique pour protester contre « l’agression » de leur pays.
Chapelet en mains, avec chants religieux, crucifix et banderoles, les manifestants de tous âges ont participé à une quinzaine de marches dans la capitale Kinshasa et arpenté les rues de nombreuses autres villes. La marche prévue à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu et grande ville frontalière du Rwanda, avait toutefois été annulée, pour éviter « une éventuelle infiltration ».
Un calme relatif était observé dimanche sur les différents fronts, mais plusieurs sources faisaient état d’un renforcement des positions en certains endroits, notamment du M23 vers Kishishe.
Panique à Kibati
Un mouvement de panique a par ailleurs été enregistré samedi soir à une quinzaine de km au nord de Goma, à Kibati, quand un militaire congolais, ivre selon certains témoins, a ouvert le feu sur des habitants, tuant trois personnes. L’incident a fait un quatrième mort : un militaire qui passait là et a été lynché par la foule en colère.
Plusieurs autres civils ont été blessés, selon des sources concordantes. Le tireur était recherché dimanche. Kibati est juste au sud de Kibumba, où se trouve depuis plusieurs semaines la ligne de front la plus proche de Goma, qui vit dans la crainte de voir arriver les rebelles.
(Avec AFP)
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