Algérie : à la conquête du pouvoir

Dans un documentaire-fleuve, Hervé Bourges revient sur l’histoire du pays depuis 1962. Sans tabou ni parti pris.

Représentation du premier président, Ben Bella, dans les rues d’Alger. © France 5W

Représentation du premier président, Ben Bella, dans les rues d’Alger. © France 5W

Renaud de Rochebrune

Publié le 28 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Alors que l’on a fêté dans un bel élan d’humanité le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie début juillet, une chaîne de télévision française revient dans un film sur l’histoire de l’Algérie depuis 1962. L’initiative n’est pas si « décalée » qu’il n’y paraît. Car les dirigeants algériens ont tous fondé leur légitimité – du moins à leurs propres yeux – sur leur participation à la guerre de libération.

Rien ne le démontre mieux que le début du premier épisode – le plus passionnant – du documentaire-fleuve d’Hervé Bourges présenté en deux volets. Ainsi que l’explique l’ambassadeur Lakhdar Brahimi, l’implacable « course au pouvoir » entre les principaux responsables du FLN a commencé avant même l’indépendance, dès les accords d’Évian, en mars 1962. Dans sa dernière interview filmée, le premier président de l’Algérie indépendante, Ben Bella, explique que, lors de son retour en Algérie en août 1962 pour prendre le pouvoir avec l’appui de Boumédiène, « on a un peu forcé la porte ». Boumédiène, qui évinça Ben Bella, a avoué qu’avec ses proches compagnons ils n’ont « pas fêté l’indépendance » – sous-entendu : l’essentiel était de préparer la prise du pouvoir en cet été 1962, où l’Algérie risqua, rappelle l’ancien ministre Bachir Boumaza, « la congolisation », autrement dit le chaos.

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Inconciliables

Ami indéfectible de l’Algérie depuis qu’il y a séjourné de 1962 à 1966, Hervé Bourges a considéré qu’aucun épisode de l’histoire de l’Algérie depuis 1962 ne devait rester tabou. Il a construit son documentaire à travers des images d’archives (parfois inédites) et le témoignage de grands acteurs algériens de cette histoire, du pouvoir ou de l’opposition. Ces derniers proposent parfois des thèses inconciliables pour analyser certains événements (le renversement de Ben Bella, l’assassinat de Boudiaf, les rapports entre les islamistes et le pouvoir…), sans que l’auteur donne son point de vue. Prudence ou simple respect des faits quand l’Histoire n’a pas encore tranché ?

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L’Algérie à l’épreuve du pouvoir (1962-2012), d’Hervé Bourges, les dimanches 30 septembre et 7 octobre à 22 heures sur France 5.

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