Aérien : l’aviation africaine toujours dans le rouge en 2022

Selon l’Iata, les compagnies africaines devraient diviser leurs pertes par trois en 2023, à 213 millions de dollars. Les 13 milliards envolés en 2020 ne sont plus qu’un lointain souvenir.

Un lot de masques, de kits de dépistage et d’équipements de protection est déchargé d’un avion cargo exploité par Ethiopian Airlines le 24 mars 2020, à Nairobi. © TONY KARUMBA/AFP

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Publié le 7 décembre 2022 Lecture : 2 minutes.

Alors que l’aérien nord-américain est déjà sorti du rouge et que l’Europe et le Moyen-Orient devraient suivre en 2023, les compagnies africaines devraient encore afficher plus de 213 millions de dollars de pertes l’année prochaine, selon l’Association internationale du transport aérien (Iata) dans son rapport sur les perspectives mondiales du transport aérien paru le 6 décembre.

L’association professionnelle chiffre à 638 millions de dollars les pertes cumulées des compagnies africaines en 2022, sur un total mondial de 7 milliards de dollars, notamment du fait de l’effondrement du secteur en Chine (la zone Asie-Pacifique accuse 10 milliards de dollars de pertes en 2022).

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Vents contraires

Le rapport souligne que le continent africain « est particulièrement exposé à des vents contraires macro-économiques qui ont accru la vulnérabilité de plusieurs économies et ont rendu la connectivité plus complexe ». Il est par exemple le deuxième le plus touché par l’inflation, après l’Europe. Les économies de nombreux pays sont particulièrement vulnérables à l’appréciation du dollar, et le manque de raffineries locales fait du carburant une denrée plus chère qu’ailleurs – sans oublier le risque de pénurie.

Malgré ces courants inverses, le secteur aérien africain est loin des pertes de 2020 (13,5 milliards de dollars pour le chiffre d’affaires passagers, selon l’Organisation de l’aviation civile internationale), et devrait encore parvenir à diviser ses pertes par trois en 2023, pour réaliser une marge nette de – 1,7 % en 2023, contre  – 30 % en 2020 et – 5 % en 2022.

Pour 2023, la demande, attendue à 86,3 % de son niveau d’avant la crise, devrait progresser de 27,4 %. Une augmentation plus rapide que celle des capacités (+21,9 % pour atteindre 83,9 % du niveau d’avant 2020), ce qui augmentera mécaniquement le coefficient d’occupation, actuellement le plus bas du monde à 61,2 % (63,9 % en 2023).

Priorité à la connectivité

La connectivité, c’est-à-dire le nombre de routes, « est en train d’être restaurée, mais il va falloir plus de temps pour retrouver les fréquences et capacités pré-Covid », relève dans son analyse globale Marie Owens Thomsen, économiste en chef de l’Iata, qui note aussi que « les coûts réels des transports poursuivent étonnamment leur trajectoire descendante, ce qui contribue à la reprise du trafic et de la connectivité ».

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Quant au fret qui, au plus fort de la crise, avait représenté un repli stratégique pour les compagnies les plus flexibles, à l’image d’Ethiopian Airlines, il a vu la demande et les capacités baisser progressivement au cours de l’année 2022. En octobre (derniers chiffres disponibles), les compagnies africaines ont ainsi transporté 8,3 % de tonnes-kilomètre de moins qu’un an plus tôt.

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