Burkina Faso : Joseph Paré au rapport

Mis en cause pour sa gestion à l’époque où il était ministre, Joseph Paré, l’ambassadeur en poste à Paris, démissionnaire, est rentré à Ouaga pour s’expliquer.

Le diplomate Joseph Paré estime qu’il détient la copie des factures justificatives. © DR

Le diplomate Joseph Paré estime qu’il détient la copie des factures justificatives. © DR

Publié le 26 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

C’est à la veille des vacances gouvernementales, à la fin de juillet, que l’Autorité supérieure de contrôle d’État (ASCE) a choisi de publier son rapport d’activités 2011, un document de 131 pages épinglant la gestion financière de diverses institutions.

Et pour Joseph Paré, ambassadeur du Burkina en France, les accusations sont sérieuses. On lui reproche une dépense non justifiée de 262 millions de francs CFA (400 000 euros) alors qu’il était ministre des Enseignements secondaire et supérieur, entre 2006 et 2011.

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Deux semaines après la divulgation de ce rapport, qu’il découvre avec la presse, le diplomate décide de rentrer à Ouagadougou. Rappel en douceur ou choix délibéré ? Démentant la moindre pression, il doit pourtant se résoudre à une démission inévitable devant la persistance des faits reprochés. « À partir du moment où ma crédibilité a été mise en cause, il me devenait difficile de représenter mon pays. J’ai donc demandé à être libéré de mes fonctions afin de pouvoir tirer tout cela au clair », précise-t-il à J.A.

Le gouvernement va "traquer les fossoyeurs de l’économie" menace le Premier ministre

L’ambassadeur doit notamment s’expliquer sur des dépenses faites sur la base d’un « texte unilatéral, qui n’a pas été vérifié par les contresignataires légaux », explique-t-on à l’Inspection générale des finances, à Ouagadougou. L’intéressé assure pourtant avoir transmis le texte en question et détenir copie de plus de 800 pages de factures justificatives.

Sellette

Joseph Paré n’est pas le seul à faire l’objet de soupçons. Le 13 septembre, Luc Adolphe Tiao, le Premier ministre, a profité de la tribune d’une conférence de presse à l’ASCE pour avertir que son gouvernement était déterminé à « traquer les fossoyeurs de l’économie ».

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À partir de cette date, l’autorité de contrôle avait dix jours pour communiquer à la primature la liste des personnes suspectées de gestion douteuse. Déjà, il se murmure à Ouagadougou qu’un autre ambassadeur est sur la sellette pour des faits de même nature.

« Toutes les personnes mises en cause doivent fournir un rapport qui sera examiné en Conseil des ministres courant octobre. J’y travaille », confie Paré. L’exécutif tranchera. 

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