Mohammed VI, Macron et le souffle du colon, par François Soudan
Au football comme dans les relations bilatérales, Rabat entend désormais faire jeu égal avec Paris.
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François Soudan
Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
Publié le 12 décembre 2022 Lecture : 8 minutes.
ÉDITORIAL – Jamais match de football n’aura été aussi attendu au Maroc que celui-ci. Après avoir éliminé l’Espagne, c’est à l’autre de ses deux anciens colonisateurs, la France, que les Lions de l’Atlas se mesureront le 14 décembre, à Doha, en demi-finale de la Coupe du monde, avec ce supplément d’âme que seule l’Histoire peut accorder.
Même si le Protectorat français n’a, à aucun moment, étouffé un sentiment national et une conception de la marocanité reposant sur le triptyque Dieu-Patrie-Roi et sur le sang versé transmis par hérédité, il n’en fut pas moins une profonde servitude sur laquelle toute revanche est bonne à prendre, sans rancœur ni amertume. Surtout lorsque les Marocains croient encore sentir dans leurs complexes relations avec la France un peu du souffle de ce que Lyautey appelait « l’odieux muflisme du colon ».
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