Maroc – États-Unis : sur un petit nuage…

Alors qu’elle s’apprête à quitter le département d’État, Hillary Clinton a lancé un dialogue stratégique avec Rabat, dont elle a loué les réformes et l’approche dans le dossier du Sahara.

S. El Othmani, le ministre marocain des Affaires étrangères et son homologue américaine. © SIPA

S. El Othmani, le ministre marocain des Affaires étrangères et son homologue américaine. © SIPA

Publié le 21 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Le 13 septembre, à l’ouverture de la première session du dialogue stratégique Maroc – États-Unis, dans la capitale américaine, Hillary Clinton n’a pas tari d’éloges sur cette « relation bilatérale privilégiée », inédite entre Washington et un pays arabe. « Pour nous, le Maroc est un pays leader et un modèle. Le mérite en revient à Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Lors de ma visite à Rabat, il y a quelques mois, j’ai dit à mon équipe que nous devions entamer un partenariat stratégique », a poursuivi la secrétaire d’État américaine, qui souhaite établir une coopération plus étroite dans les domaines politique, sécuritaire, économique et culturel.

À Rabat, on se réjouit de ce soutien au processus de réformes et on insiste sur l’implication personnelle de Mohammed VI. « Saadeddine El Othmani, le ministre des Affaires étrangères, a fait un bon travail d’accompagnement, mais c’est le roi qui a mené tous les échanges », relève une source proche du Palais. Car s’il existe un domaine réservé de la monarchie, la diplomatie en fait toujours partie.

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À Washington, les amis du Maroc aiment rappeler que ce pays fut le premier à reconnaître l’indépendance des États-Unis en 1777. Des relations scellées par un traité dès 1787 et qui se sont renforcées au XXe siècle. Résolument atlantiste durant les années de guerre froide, le Maroc est toujours considéré comme un « allié majeur hors Otan » – soit le plus haut degré de coopération militaire liant un État non membre à l’organisation.

Quiproquo

Rabat a signé avec Washington un accord de libre-échange en 2004, à l’époque où George W. Bush prenait acte de l’échec du round de négociations de Doha sur le commerce international. Depuis 2007, le pays est aussi l’un des bénéficiaires du Millennium Challenge Account, qui a permis de financer 700 millions de dollars de projets de développement.

Pour Hillary Clinton, qui a noué une relation personnelle avec le Maroc et avec Mohammed VI du temps de la présidence de son mari, ce dialogue stratégique fait figure de testament. Elle a en effet déjà annoncé qu’elle ne serait plus à la tête de la diplomatie américaine, même en cas de victoire de Barack Obama en novembre.

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Surtout, Hillary sanctuarise le soutien américain à Rabat sur le Sahara. Elle a ainsi rappelé que le plan marocain d’autonomie constitue une proposition « sérieuse, réaliste et crédible ». Un appui de poids à la diplomatie chérifienne après le quiproquo qui a assombri la mission de l’Américain Christopher Ross : désavoué par le Maroc mais soutenu à Washington, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara a été finalement maintenu dans ses fonctions par le secrétaire général de l’ONU.

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