Finance : Kwedu Adoboli, un trader la main dans le sac

Kwedu Adoboli, jeune trader d’origine ghanéenne, a commis l’une des plus grosses fraudes financières du Royaume-Uni. Son procès vient de commencer.

L’ex-golden boy Kwedu Abodoli encourt dix ans de prison. © Lucy Youn/Rex Featur/Sipa

L’ex-golden boy Kwedu Abodoli encourt dix ans de prison. © Lucy Youn/Rex Featur/Sipa

Publié le 19 septembre 2012 Lecture : 1 minute.

Son procès, qui a débuté le 10 septembre, sera celui de la plus grosse fraude financière de l’histoire du Royaume-Uni. Kweku Adoboli, 32 ans, ex-trader, est accusé d’avoir fait perdre 2,3 milliards de dollars (environ 1,8 milliard d’euros) à UBS, son ancien employeur.

À l’instar du Français Jérôme Kerviel, dont les opérations aventureuses ont coûté 4,9 milliards d’euros à la Société générale en 2008, Adoboli est le symbole d’un monde de la finance devenu incontrôlable.

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Libéré en juin après avoir passé neuf mois en prison, il vit à présent avec un bracelet électronique. C’est à pied, escorté de deux avocats, que le « trader voyou » est arrivé au tribunal de la cour criminelle de Southwark, à Londres. Inculpé pour abus de position et fraudes comptables, il risque dix ans de prison.

Sommes faramineuses

Kweku Adoboli est né en 1980 à Accra. Fils d’un diplomate des Nations unies aujourd’hui à la retraite, il est âgé de 11 ans lorsqu’il arrive au Royaume-Uni. Diplômé en informatique de l’université de Nottingham (Angleterre), il devient trader au sein de la banque suisse UBS en 2006. Son rôle : acheter et vendre des produits financiers complexes. Le golden boy manipule des sommes faramineuses, parfois illégalement. La veille de son arrestation, ses positions non autorisées atteignaient 10 milliards de dollars. En découvrant ces opérations et les pertes qui y sont liées, UBS alerte l’Autorité des services financiers. Le 15 septembre 2011, en pleine nuit, Adoboli est arrêté dans son bureau par la police londonienne. L’action de la banque plonge de 10 %, et Oswald Grübel, son directeur général, est contraint de démissionner dix jours plus tard.

Depuis, UBS – qui n’est pas accusé – assure ses arrières. Quelques jours avant le procès, son nouveau patron, Sergio Ermotti, a publié un mémo affirmant que le groupe avait amélioré ses systèmes de contrôle.

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Adoboli, lui, a décidé de plaider non coupable. La stratégie de ses avocats est simple : démontrer que ses supérieurs hiérarchiques étaient bel et bien au courant de ses actes. Ils ont jusqu’au 16 novembre pour tenter de convaincre le jury. 

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Adoboli était entré à UBS comme stagiaire en 2003 avant de devenir courtier en 2006. © D.R.

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