Le FMI au secours du Ghana avec un prêt de 3 milliards de dollars

L’accord doit encore être approuvé à Washington. Nombre de Ghanéens craignent des mesures d’austérité, alors que le pays dirigé par Nana Akufo-Addo fait face à une inflation galopante.

Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo (ici en juin 2022 lors de l’Africa CEO Forum à Abidjan) est critiqué pour sa gestion de la crise économique. © Issouf SANOGO / AFP

Publié le 13 décembre 2022 Lecture : 1 minute.

Le Ghana a trouvé un accord avec le Fonds monétaire international sur un prêt de trois milliards de dollars de renflouement, a annoncé ce 13 décembre l’institution. Ce « programme triennal […] au titre de la Facilité élargie de crédit [FEC] d’un montant […] vise à rétablir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette tout en jetant les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive », a déclaré le chef de mission du FMI au Ghana, Stéphane Roudet.

Cet accord doit maintenant être approuvé par le Conseil d’administration du FMI à Washington, a-t-il poursuivi.

la suite après cette publicité

Déjà accablé par une forte dette, le Ghana est confronté à une inflation historique de plus de 40% et à l’effondrement de 50 % du cours du cédi par rapport au dollar, des difficultés économiques aggravées depuis l’invasion russe en Ukraine. Le président ghanéen Nana Akufo-Addo est sous le feu des critiques pour sa gestion de la crise économique et notamment pour avoir sollicité l’aide du FMI, lui qui avait autrefois promis un « Ghana sans aide ». Les paiements de remboursement de la dette ont grimpé en flèche. Ceux-ci absorbent actuellement plus de la moitié des recettes publiques.

Perspectives revues à la baisse

Nombre de Ghanéens craignent qu’avec cet accord, le gouvernement soit forcé d’imposer des mesures d’austérité qui accableraient un peu plus la population, déjà confrontée à l’explosion des prix. Le gouvernement a par exemple déjà augmenté la TVA de 2,5 points de pourcentage et a gelé les embauches dans la fonction publique afin de réduire les coûts et d’augmenter les recettes intérieures.

Si l’accord avec le FMI est très controversé, le pays a « vraiment besoin » d’un renflouement pour « assurer la stabilité et la crédibilité macroéconomiques », a déclaré l’économiste ghanéen Daniel Anim Amarteye. Les principales agences de notation ont revu à la baisse leurs perspectives sur le Ghana, reflétant les inquiétudes du marché quant au risque de défaut de paiement de sa dette.

(avec AFP)

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Au Ghana, le « cauchemar » de l’exploitation minière illégale

Contenus partenaires