RDC : Nzanga Mobutu, l’héritier inconstant
Nzanga Mobutu, le fils de l’ex-président congolais (RDC) Mobutu Sese Seko, s’est lancé en politique. Guère convaincant pour l’instant.
RDC : la nostalgie Mobutu
Il y a 50 ans, le 24 novembre 1965, le général Joseph-Désiré Mobutu, à la tête de l’armée, s’emparait du pouvoir en renversant le premier président de l’ex-Congo belge, Joseph Kasa-Vubu. Près de trente-deux ans plus tard, le 7 septembre 1997, l’ex-président du Zaïre décédait à Rabat, au Maroc, loin des siens. Aujourd’hui, le jugement des Congolais oscille entre indulgence, regret d’un orgueil perdu et souvenir cauchemardesque d’une dictature à bout de souffle. Un dossier paru en 2012 dans Jeune Afrique.
Lorsque la nouvelle fut connue, peu de temps avant le second tour de l’élection présidentielle de 2006 en RDC, elle fut reçue comme une mauvaise plaisanterie par les uns et comme un véritable cataclysme par les autres. François-Joseph Nzanga Mobutu, fils du maréchal Mobutu Sese Seko, signant un accord politique avec Joseph Kabila, fils du tombeur de son père ! Le candidat de l’Union des démocrates mobutistes (Udemo), dont c’étaient les premiers pas en politique, était arrivé en quatrième position au premier tour. Ne voulant soutenir son beau-frère et néanmoins ennemi intime Jean-Pierre Bemba, il ne lui restait plus que l’union avec le président sortant. Un ancien bras droit du maréchal Mobutu approuve : « Il n’y a pas d’ennemi éternel et la politique sert à accéder au pouvoir. »
Le grand public l’avait découvert en 1997, aux côtés de son père malade. Il avait 27 ans et faisait office de conseiller en communication du maréchal. Quand ce dernier est renversé, en mai 1997, il l’accompagne dans son exil au Maroc. Il revient au pays une première fois, en 2001, pour rencontrer Joseph Kabila et parler des conditions de rapatriement du corps de son père – un dossier toujours en souffrance. Puis en 2004, pour récupérer quelques biens familiaux détenus par certains dignitaires du nouveau régime… et sonder le terrain pour une carrière politique. On connaît la suite. Après la présidentielle de 2006, le ministre d’État à l’Agriculture dans le premier gouvernement devient un an plus tard vice-Premier ministre avant de prendre le portefeuille de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale. En mars 2011, coup de théâtre : Kabila le révoque pour… absentéisme !
Il s’est conduit en enfant gâté, cherchant à vivre comme son père.
SMS
En Conseil des ministres, il passait son temps à envoyer des SMS. D’après une source, Kabila lui avait confié le dossier de la revisitation des contrats miniers, « mais il l’a gardé pendant six mois sans rien proposer ». Plusieurs témoins affirment pourtant que « Kabila l’aimait beaucoup. Il voulait en faire un vrai ami et lui rendait souvent visite car il aimait échanger avec lui en anglais. Il avait compris l’intérêt d’être avec un Mobutu ». Mais Nzanga Mobutu s’est conduit « en enfant gâté » et n’a été qu’un « dépensier, amateur de grands vins et de bonne chère cherchant à vivre comme son père », selon l’un de ses ex-collaborateurs.
L’intéressé explique son manque d’intérêt pour les affaires gouvernementales par les dysfonctionnements qui faussaient les règles du jeu : manque de débats, « gouvernement bis » à la présidence… Pourtant, il n’a jamais démissionné, laissant à Kabila l’initiative de l’éjecter. À Kinshasa comme à Gbadolite, l’homme de la rue entonne le même refrain : « Pauvre maréchal Mobutu, il n’a pas enfanté de léopard. » « Tel père n’est pas nécessairement tel fils », ironise un observateur kinois.
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RDC : la nostalgie Mobutu
Il y a 50 ans, le 24 novembre 1965, le général Joseph-Désiré Mobutu, à la tête de l’armée, s’emparait du pouvoir en renversant le premier président de l’ex-Congo belge, Joseph Kasa-Vubu. Près de trente-deux ans plus tard, le 7 septembre 1997, l’ex-président du Zaïre décédait à Rabat, au Maroc, loin des siens. Aujourd’hui, le jugement des Congolais oscille entre indulgence, regret d’un orgueil perdu et souvenir cauchemardesque d’une dictature à bout de souffle. Un dossier paru en 2012 dans Jeune Afrique.
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