Québec : amère victoire

Les indépendantistes ont remporté les législatives anticipées. Mais leur avance est trop courte pour qu’ils puissent gouverner seuls. Et un attentat a endeuillé la fête.

Pauline Marois évacuée par les services de sécurité pendant son discours, le 4 septembre. © Sipa

Pauline Marois évacuée par les services de sécurité pendant son discours, le 4 septembre. © Sipa

Publié le 14 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

« L’avenir du Québec, c’est de devenir un pays souverain. » C’est avec ces mots que Pauline Marois a fêté la victoire du Parti québécois (PQ, indépendantiste) aux élections législatives anticipées du 4 septembre. À 63 ans, elle est la première femme à diriger cette province francophone du Canada. Et la première souverainiste à accéder au pouvoir depuis neuf ans.

Mais l’événement, historique, a tourné au drame. Au milieu du discours de la gagnante, dans une salle remplie de militants, un homme a ouvert le feu. Bilan : un mort et un blessé grave. Arrêté rapidement, le tireur a alors hurlé : « Les Anglais se réveillent ! »

Première décision : l’annulation de la hausse des frais de scolarité, à l’origine du "pintemps érable".

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Même si les premières conclusions de l’enquête montrent qu’il s’agit d’un acte isolé commis par un individu probablement instable, ce drame rappelle brutalement à quel point la question indépendantiste reste sensible dans la Belle Province. Pourtant, ce thème était resté au second plan durant la campagne électorale. Y compris chez Pauline Marois, qui n’en parlait que comme d’un horizon lointain et se limitait à des thèmes plus consensuels, tels que la défense de la langue française ou la nécessité d’une décentralisation plus poussée.

Crise économique

Cette stratégie ne s’est pas révélée suffisamment payante : le PQ ne l’a emporté qu’avec 32 % des voix devant le Parti libéral (31 %) et la Coalition avenir Québec (27 %). Il devra donc trouver un allié pour gouverner. De quoi freiner les ardeurs souverainistes, dans une province où les deux derniers référendums organisés sur le sujet, en 1980 et en 1995, se sont soldés par un non, certes sur le fil pour le second, avec 50,6 % des suffrages.

La question de l’autonomie est aujourd’hui bien loin des préoccupations de la majorité des Québécois. Jean Charest, le Premier ministre sortant, et son gouvernement libéral ont été désavoués pour leur impuissance à juguler la crise économique et pour leur intransigeance face aux manifestations estudiantines du « printemps érable » qui secouent le pays depuis février. Pauline Marois ne s’y est pas trompée : dès son arrivée au pouvoir, elle a annoncé qu’elle annulerait la hausse des frais de scolarité, qui était au coeur du conflit, ainsi que la loi spéciale limitant les manifestations.

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