Argentine : le périlleux destin d’Amado Boudou

Amado Boudou a longtemps tenu la corde pour succéder à Cristina Kirchner en 2015. Las, le flamboyant vice-président argentin – il roule en Harley-Davidson – aime peut-être un peu trop l’argent…

Amado Boudou et Cristina Kirchner à Buenos Aires, en décembre 2011. © AFP

Amado Boudou et Cristina Kirchner à Buenos Aires, en décembre 2011. © AFP

Publié le 4 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Il y a encore quelques mois, Amado Boudou était l’homme le plus populaire d’Argentine. Atout maître, ou supposé tel, de Cristina Kirchner, le vice-président est aujourd’hui accusé d’enrichissement illicite, de trafic d’influence et de blanchiment d’argent. La justice lui reproche notamment une augmentation de 64 % de son patrimoine entre 2009 et 2010, alors qu’il était ministre de l’Économie. À en croire la revue américaine Foreign Policy, il est l’un des vice-présidents les plus controversés au monde.

Le 22 août, avec l’approbation des sénateurs et des députés, Kirchner a exproprié l’imprimerie Ciccone Calcográfica, que Boudou aurait, en 2010, aidée à échapper à la faillite en lui attribuant un contrat d’impression de billets de banque pour le compte de l’État. Il affirme aujourd’hui être victime d’un coup monté par les médias. Un spot publicitaire a même été lancé par la télévision d’État pour voler à son secours. Le gouvernement justifie pour sa part la nationalisation par la nécessité pour l’État de recouvrer sa souveraineté monétaire. Mais l’opposition n’y voit qu’un moyen de garantir l’impunité pénale du vice-président.

la suite après cette publicité

Enrichissement illicite

Pendant ce temps-là, les – mauvaises ? – langues se délient. Selon certains, la veuve de Néstor Kirchner aurait choisi Boudou non pour ses compétences mais parce qu’elle avait une liaison avec lui. Le vice-président s’affiche depuis 2009 avec Agustina Kämpfer, une journaliste (chaîne CN23) de vingt ans sa cadette, elle aussi accusée d’enrichissement illicite…

Quoi qu’il en soit, fort de son expérience à la tête de l’Administration nationale de la Sécurité sociale – en 2008, il a renationalisé les fonds de pension et de retraite -, Boudou, que ses amis appellent « Aimé » en raison de ses origines françaises, a indiscutablement contribué à la réélection de Kirchner, en octobre 2011. Pendant la campagne, on l’a vu parcourir les rues de Buenos Aires en Harley-Davidson et enchaîner les meetings guitare à la main. Ancien DJ, il a d’ailleurs, dans les années 1980, créé un festival de rock dans la ville côtière de Mar del Plata, où il a grandi.

Le destin d’Amado Boudou, en qui beaucoup voyaient le candidat idéal pour succéder à Kirchner en 2015, peut-il basculer (dans le mauvais sens) ? Pour l’instant, la présidente continue d’apparaître à ses côtés lors de toutes les manifestations officielles

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires