Maroc-France : à Rabat, Catherine Colonna tente de réchauffer les liens
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna est arrivée le 15 décembre à Rabat pour préparer la visite d’État d’Emmanuel Macron prévue début 2023, avec la tâche délicate d’apaiser les relations bilatérales.
Crise autour des visas, pression marocaine pour que la France reconnaisse la « marocanité » du Sahara occidental, soupçons de piratage du téléphone du président français et de ministres : les sujets de crispations sont nombreux. L’Élysée n’a pas encore donné les dates de la visite du président français qui doit intervenir au « premier trimestre » de l’année prochaine.
Catherine Colonna sera reçue vendredi par son homologue marocain Nasser Bourita, « avec lequel elle évoquera toutes les dimensions du partenariat bilatéral exceptionnel entre le Maroc et la France », a assuré jeudi Anne-Claire Legendre, porte-parole du Quai d’Orsay, tout en mettant l’accent sur les éléments positifs de la relation entre les deux pays.
Partenariat « d’exception » dans l’éducation
À titre d’exemple, elle a cité le domaine de l’éducation. Au Maroc, une quarantaine d’établissements français homologués accueillent plus de 46 000 élèves dont 69% de Marocains, a-t-elle souligné. « Dans le sens inverse, les étudiants marocains représentent « le premier contingent d’étudiants étrangers en France », que l’on retrouve dans les meilleures écoles d’ingénieurs et de commerce.
En 2022, 16 Marocains ont ainsi été admis à Polytechnique, « soit plus du tiers des étrangers admis dans cette école » prestigieuse, a également indiqué la porte-parole. Paris-Rabat, ce sont aussi des relations économiques « denses », le Maroc étant la « première destination des investisseurs français sur le continent africain ».
Au-delà de ce partenariat « d’exception », Mme Colonna et M. Bourita « parleront de la guerre d’agression en Ukraine et de ses conséquences, comme l’insécurité alimentaire qui affecte tout particulièrement le continent africain », a encore indiqué Mme Legendre. La question des visas sera aussi évoquée, a-t-elle dit sans toutefois préciser si les mesures restrictives, en œuvre depuis septembre 2021, allaient être levées.
Paris avait décidé de réduire de moitié les permis d’entrée accordés aux Marocains, arguant de la réticence du royaume à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière dans l’Hexagone. Une mesure décriée par Rabat, par les ONG humanitaires et les milieux francophones marocains.
(avec AFP)
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