Espagne : Amancio Ortega Gaona ne connaît pas la crise

Amancio Ortega Gaona, le fondateur de Zara, la célèbre marque de prêt-à-porter, est désormais la troisième fortune mondiale.

Un magasin Zara à Hong Kong, début août. © AFP

Un magasin Zara à Hong Kong, début août. © AFP

Publié le 29 août 2012 Lecture : 2 minutes.

Il est le seul Espagnol à ne pas se soucier de la crise qui frappe son pays de plein fouet. Amancio Ortega Gaona, 76 ans, fondateur de Zara, la célèbre marque de prêt-à-porter, figure au troisième rang des hommes les plus riches du monde, derrière le Mexicain Carlos Slim et l’Américain Bill Gates. Le montant de sa fortune a augmenté de 34 % en un an et s’élève désormais à 46,6 milliards de dollars (37,8 milliards d’euros), selon l’Index des milliardaires publié le 21 août par Bloomberg, le groupe américain d’informations financières (qui l’a rétrogradé au quatrième rang le lendemain).

En 1975, Ortega ouvre la première enseigne Zara à La Corogne, en Galice (nord-ouest de l’Espagne). En 1985, il établit dans cette ville le siège d’Inditex, son groupe, qui compte aujourd’hui 5 618 boutiques et 92 000 employés à travers le monde. Le secret de sa réussite ? Il a internationalisé ses huit lignes de vêtements et de décoration (Zara, Massimo Dutti, Bershka, Pull and Bear, Stradivarius, Zara Home, Uterqüe et Oysho), mais maintenu en Espagne le design des produits, la logistique et une partie de la fabrication pour mieux en contrôler la qualité. Surtout, il joue la carte de la rapidité et de l’efficacité : ses collections sont renouvelées, en moyenne, tous les quinze jours. Ortega n’a jamais eu recours à la publicité. Mais sa success-story est aujourd’hui étudiée dans les écoles de commerce.

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Fils de cheminot

Le coup de génie de ce fils de cheminot né à León, en Castille, fut de proposer aux femmes disposant d’un budget limité des vêtements à petits prix inspirés des créations de grands couturiers. Dans les années 1960, il commença par créer des robes et des peignoirs en collaboration avec Rosalía Mera, son épouse (il s’est depuis remarié avec Flora Perez, une ancienne employée), avant de monter Confecciones Goa (ses initiales à l’envers).

Longtemps, Amancio Ortega Gaona est resté une énigme. Personne ne connaissait son visage. Encore moins sa vie privée. Ce n’est qu’en 2001, date de l’introduction en Bourse d’Inditex, qu’Ortega s’est résigné à sortir de l’anonymat. Ses employés le décrivent comme un patron accessible, qui déjeune avec eux à la cantine de l’entreprise et délaisse volontiers son bureau pour ses ateliers. Et comme un homme simple : il n’est pas rare, paraît-il, de le croiser sur le marché de La Corogne en train de faire ses courses. Seul caprice de riche, il s’est offert un yacht de 6 millions d’euros. Depuis 2011, il a cédé la présidence d’Inditex à Pablo Isla, l’un de ses collaborateurs, mais préparerait désormais sa fille, Marta, à reprendre les rênes. 

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