Sénégal – Bagarre à l’Assemblée : deux ans de prison réclamés contre les deux députés violents
Massata Samb et Mamadou Niang, du Parti de l’unité et du rassemblement, ont nié avoir frappé Amy Ndiaye, élue de la majorité. Le 1er décembre, la scène de violence au Parlement avait fait scandale.
Le parquet sénégalais a requis ce lundi 19 décembre deux ans de prison ferme contre les députés de l’opposition Massata Samb et Mamadou Niang, jugés à Dakar pour avoir frappé Amy Ndiaye, une collègue de la majorité lors d’une séance de l’Assemblée nationale le 1er décembre. L’incident a fait scandale dans le pays, d’autant plus que les deux députés ont disparu plusieurs jours. Ils se sont finalement présentés le 12 décembre à l’Assemblée, et ont été placés en garde à vue, puis écroués.
Les deux parlementaires reprochaient à la députée Ndiaye d’avoir tenu des propos irrespectueux contre le chef religieux du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), Serigne Moustapha Sy, un influent marabout. Mais ils ont nié l’avoir frappée. « Amy Ndiaye a insulté mon marabout et s’est attaquée à son honneur », a déclaré Massata Samb à la barre. « Je ne l’ai pas giflée. J’ai essayé d’arracher son foulard », a-t-il dit. « Amy Ndiaye passe son temps à nous injurier », a-t-il ajouté dans un tribunal placé sous protection renforcée et devant de nombreux fidèles du marabout.
Le représentant du ministère public a demandé que les deux élus soient reconnus « coupables de coups et blessures volontaires et menaces de mort ». Le jugement a été mis en délibéré au 26 décembre.
Coup de pied au ventre
Les images qui ont circulé en boucle sont très largement perçues comme montrant Massata Samb gifler la parlementaire et Mamadou Niang lui décocher un coup de pied au ventre, en pleine session et en public.
L’échauffourée s’est produite quand Massata Samb a pris à partie depuis la tribune Amy Ndiaye au sujet de déclarations qu’elle avait faites contre le chef du PUR. Massata Samb s’en est pris physiquement à elle quand elle a persisté, elle a contre-attaqué et lancé une chaise dans la mêlée, puis s’est écroulée. L’autre prévenu, Mamadou Niang, a dit avoir « voulu éviter la chaise ». « J’ai levé la main et le pied par réflexe […] Je ne l’ai pas frappée », a-t-il dit.
Pas d’immunité parlementaire
Amy Ndiaye, absente de l’audience, a été hospitalisée après l’incident et risque de perdre son bébé, a dit son avocat, Me Baboucar Cissé. Sortie de l’hôpital, elle se trouve « dans une situation extrêmement pénible », a-t-il dit. « Le délit est flagrant. Aux quatre coins du monde, on a humilié le Sénégal, terni son image », a-t-il plaidé. Il a réclamé 500 millions de francs CFA (environ 750 000 euros) de dommages et intérêts.
L’un des avocats de la défense, Me Adama Fall, a plaidé que le procès ne pouvait avoir lieu compte tenu de l’immunité parlementaire de ses clients, mais la cour est passée outre.
(avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- La DGSE française dans la tourmente après les accusations du Niger
- L’arrestation du PDG du groupe CHO secoue l’huile d’olive tunisienne
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- À peine de retour à Yaoundé, Chantal Biya s’occupe de ses affaires immobilières
- États-Unis : Donald Trump remporte l’élection présidentielle par KO