Congo : le Pool, un grenier pour Brazza

Quelque 80 % des produits vivriers frais consommés dans la capitale congolaise sont cultivés dans le Pool. À chaque zone ses spécialités.

La région de Kinkala se distingue par par une production maraîchère diversifiée. © J.A

La région de Kinkala se distingue par par une production maraîchère diversifiée. © J.A

Publié le 31 août 2012 Lecture : 2 minutes.

Congo : démocratie cha cha
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Si Brazzaville importe de l’étranger une grande part de ses denrées alimentaires, plus des trois quarts des produits vivriers frais qu’il consomme proviennent du Pool, qui n’a pourtant guère été gâté par la nature, côté sols comme côté temps. Plusieurs bassins de production, tous dominés par la culture du manioc, ravitaillent les marchés de la capitale.

Dans la partie nord, la zone des plateaux (sur l’axe Igné-Imbini-Mat) produit notamment les cossettes de manioc, et des deux nouveaux villages agricoles Nkouo et Imvouba (créés en 2010) proviennent des oeufs, des poulets de chair et de la viande de porc.

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Produits maraîchers

La partie sud, jadis célèbre pour ses ngouri yaka, pains de manioc pouvant peser jusqu’à 10 kg, reste le fief des chikwangue, de taille plus modeste. Bénéficiant de la voie ferrée et de la RN 1, Kinkala et Goma Tsé-Tsé envoient vers Brazzaville une grande quantité de chikwangue, produits maraîchers, vin et noix de palme. La fertilité de ses sols et la présence du chemin de fer permettent au district de Mindouli d’offrir un large éventail de produits maraîchers (manioc, haricots, arachides, gingembre, banane plantain, légumes et fruits divers). Également bien desservi, Boko se distingue quant à lui par ses fruits (litchis, mangoustans, mangues greffées et agrumes divers).

Enfin, dans l’Ouest, la zone de Kindamba, bien qu’enclavée, alimente Brazzaville en foufou de manioc, en viande de boeuf, en oranges et en bananes. Le Pool pourvoit aussi la capitale en gibier et en bois de chauffe, d’où un fort déboisement qui inquiète les autorités départementales. En revanche, la culture du riz, autrefois très développée, a presque disparu.

Intermédiaires

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La hausse de la production vivrière et la reprise des activités agricoles dans la partie sud du Pool depuis la fin des conflits ont favorisé l’essor du transport et du commerce entre les différentes zones d’approvisionnement et la capitale. C’est principalement au marché Bourreau, dans la commune de Makélékélé, et près du lycée Thomas-Sankara, à Talangaï, que sont déchargées les cargaisons venant des villages. Là, une foule de détaillants, principalement des femmes, s’empresse de récupérer la marchandise.

Les transactions ont parfois lieu le soir. « On part le matin, on dort au village et on repart le lendemain pour arriver à Brazza vers 22 heures », explique Yves Rock Banzouzi, un transporteur. Alors que ses confrères opérant dans le nord du Pool sont aussi commerçants, dans la zone sud la collecte des produits et leur revente reste l’affaire des nombreux intermédiaires, natifs ou non des villages de production, qui ont développé de solides liens avec les exploitants. 

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