Congo-Brazzaville : terre tékée, terre larie… et nom anglais

Le département du Pool est une zone de confluence entre différents groupes linguistiques et culturels du Congo.

Publié le 30 août 2012 Lecture : 2 minutes.

Congo : démocratie cha cha
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Le département du Pool doit son nom au vaste lac intérieur que forme le fleuve Congo en amont de Brazzaville. Lors de la conquête coloniale, ce lac, qui marque le début du Congo navigable, est appelé Stanley Pool (« piscine Stanley »), en référence à l’explorateur anglo-américain Henry Morton Stanley qui l’a découvert, avant d’être rebaptisé Pool Malebo à l’indépendance. Les Français, habitués à désigner leurs départements par un nom géographique, ont conservé le terme anglais pour désigner la région entourant Brazzaville.

On réduit parfois le département à sa partie méridionale et sa population à la communauté larie parce que son chef-lieu, Kinkala, est situé dans le sud du territoire. Cette zone a polarisé l’attention par ses mouvements messianiques et sa résistance au pouvoir colonial, ainsi que par les conflits qui s’y sont déroulés à la fin des années 1990. Pourtant, le Pool s’étend largement au nord et à l’ouest de Brazzaville et, outre les Laris, il abrite d’autres sous-groupes kongos et des Tékés.

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Entre le lingala et le munukutuba

À l’origine, les Tékés occupaient une grande partie du Pool. Kinkala est un nom à consonance tékée et, si on identifie aujourd’hui ce peuple au département des Plateaux, Mbé, le siège du royaume téké, où Pierre Savorgnan de Brazza a signé une série de traités avec le Makoko (« roi »), est situé dans le nord du Pool. Venus du royaume de Ngoyo (vassal du royaume kongo), les Laris (clan kongo) ont progressivement repoussé les Tékés vers le nord.

Sur le plan linguistique, le Pool est la zone de rencontre entre le lingala, parlé dans le nord du pays, et le munukutuba (ou kikongo), en vigueur dans le Sud, et, sur le plan culturel, entre le système patrilinéaire (caractéristique des Tékés et des communautés du nord du Congo) et le système matrilinéaire, propre aux peuples kongos. Il va sans dire que le contact Téké-Kongo a fait bouger cette frontière, car les Kongos donnent volontiers leur fille à un Téké. Un grand avantage pour ce dernier s’il est polygame. Sa femme tékée assure les cultures sous savane et son épouse larie les cultures sous forêt. Du coup, pas de risque d’insécurité alimentaire. Toute l’année, la famille a de quoi manger. 

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