[Série] Femmes de l’ombre… et de pouvoir
Toutes ont été premières dames et connu la vie de palais. Souvent dans l’ombre, elles ont exercé leur influence en coulisse auprès de leur époux. Et connu des fortunes diverses jusqu’à, pour certaines, tomber en disgrâce.
Femmes de l’ombre… et de pouvoir
Toutes ont été premières dames et connu la vie de palais. Souvent dans l’ombre, elles ont exercé leur influence en coulisse auprès de leur époux.
En Afrique, une première dame peut en cacher une autre, et la diversité de leurs profils est à l’image des soubresauts qui agitent leurs pays.
Il y a, bien sûr, les First Ladies « à l’ancienne », sosies africaines des premières dames de la droite française de la Ve République, d’Yvonne de Gaulle à Bernadette Chirac. Discrète, assumant de ne pas s’occuper de politique, Henriette Konan Bédié est de celles-là, limitant son rôle à l’accompagnement de son époux lors des meetings et compensant le caractère réservé de ce dernier lors des dîners, afin de mettre ses hôtes à l’aise. Comme nombre de ses « homologues », elle anime une fondation caritative, offrant ainsi à son mari un vernis social qui vient lisser les rugosités de la vie politique.
Éminence grise et intermédiaire discrète
Olive Lembe, l’épouse de Joseph Kabila, n’entre pas dans cette catégorie même si elle a, elle aussi, lancé sa fondation. Depuis que son époux s’est retiré du devant de la scène, c’est elle qui, à coups de déclarations publiques plus ou moins subliminales, semble l’inciter à effectuer son come-back. Parfois éminence grise du temps où il était président, aujourd’hui intermédiaire discrète auprès de certains responsables de l’opposition, Olive Lembe s’essaie à la diplomatie sur le subtil échiquier politique congolais.
Quatrième épouse de l’ancien président tchadien décédé en avril 2021, Hinda Déby n’en deviendra pas moins la première dame officielle depuis leur mariage, en 2005. Considérée comme une conseillère officieuse, elle sera parvenue à placer plusieurs de ses frères à des postes influents. À la mort de son époux, elle a quitté le pays et fait le choix d’une retraite dorée en région parisienne.
Rôle condamnable
Les affaires de famille, Leïla Ben Ali les connaît bien. Toute puissante en Tunisie durant les vingt-trois années de règne de son époux, Zine el Abidine Ben Ali, elle avait favorisé l’accession des membres de sa famille, les Trabelsi, à des postes clés du secteur économique, où ils se sont copieusement enrichis. Jusqu’à la Révolution de jasmin de janvier 2011 et le départ du couple en Arabie saoudite, où Leïla coule des jours paisibles – et où l’ancien président est décédé en 2019.
Avec, toutefois, l’interdiction édictée par les autorités locales qui lui versent une rente, de se mêler de politique. En échange, Ryad refuse de l’extrader vers la Tunisie, où la justice l’a déjà condamnée par contumace à une lourde peine.
Agathe Habyarimana aura eu moins de chance. La veuve du président rwandais Juvénal Habyarimana – assassiné en avril 1994 –, soupçonnée d’avoir joué un rôle dans le génocide des Tutsi, est toujours mise en cause par la justice française.
Depuis 1998, elle réside en banlieue parisienne, sans statut légal. Tolérée, mais jamais régularisée ni extradée vers le Rwanda… Tout comme Leïla Ben Ali, elle n’a jamais pu retourner dans son pays. Les deux femmes savent que la justice les y attend de pied ferme.
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