Transport : de la nécessité d’une « Transmaghrébine » à grande vitesse
La Transmaghrébine ambitionne de relier les grandes métropoles d’Afrique du Nord via un tracé autoroutier et ferroviaire.
Développement : l’Afrique idéale
Il serait plus aisé de favoriser une véritable intégration économique au sein de l’Union du Maghreb arabe (UMA), née il y a vingt-trois ans, si elle disposait d’une ossature fondée sur les transports. Ainsi le projet d’une autoroute transmaghrébine, doublée d’un parcours ferroviaire à grande vitesse, n’est pas une utopie mais une nécessité. Ces quelque 4 000 km devraient relier Nouakchott à Tripoli via Casablanca, Fès, Alger et Tunis ; ils desserviront pas moins de 55 villes et seront au service de près de 90 millions d’habitants. Financée par des prêts contractés par les différents États concernés auprès des bailleurs de fonds internationaux, la Transmaghrébine, dont le coût est estimé entre 5 et 8 millions de dollars le kilomètre (entre 4 et 6,5 millions d’euros), est le plus grand et le plus onéreux des programmes d’infrastructures en Afrique et figure parmi les trente mégaprojets majeurs des pays émergents.
Fiche technique
– Année de lancement : début des années 1990
– Coût estimé : 17 milliards d’euros (hors Mauritanie et Libye)
– Année de livraison : de fin 2012 à 2016
Malgré les retards, dus aux difficultés économiques des États maghrébins, plusieurs tronçons sont opérationnels. La Tunisie relance le tracé depuis Sfax jusqu’à la frontière libyenne. La partie marocaine, la plus avancée, relie déjà Agadir à Oujda via Casablanca. En Algérie, le coût de l’autoroute est-ouest connaît des dépassements de budget alors que la Mauritanie peine à lever des financements et que la révolution libyenne a renvoyé sine die la construction, en partenariat avec l’Italie, des 200 km entre la frontière tunisienne et Tripoli.
Favoriser les échanges interrégionaux relance la modernisation et le développement d’un transport ferroviaire encore obsolète. La ligne de train à grande vitesse (TGV), sur près de 3 000 km, entre Tunis, Alger et Casablanca est à l’étude et prend une vocation intercontinentale en prévoyant un raccordement aux réseaux ferroviaires arabes, africains et européens. Encore faudrait-il que l’Algérie et le Maroc décident de changer de pied quant à leurs relations bilatérales. À commencer par la réouverture de leur frontière commune.
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