Téléphonie : à la conquête de la 3G
D’ici cinq ans, la majorité du continent aura accès à internet via le haut débit mobile.
Développement : l’Afrique idéale
Banlieue nord de la capitale tchadienne. Sur son smartphone, payé à peine 30 dollars (24 euros), Irénée, professeur à l’université des sciences de N’Djamena, consulte son compte bancaire. L’administration vient de verser son salaire, à l’heure pour une fois. Tant mieux, il ne ratera pas demain soir l’entrée en matière des Saos du Tchad lors de la Coupe d’Afrique des nations de football. En deux clics, il s’abonne pour un mois à la chaîne cryptée qui détient les droits de la compétition. Grâce à la 3G, Irénée pourra même regarder sur sa tablette, dans le bus qui le ramène chez lui, les matchs joués en fin d’après-midi. Pour ceux qui connaissent N’Djamena, pas de doute, tout cela relève encore de la science-fiction. Mais plus pour très longtemps.
Fiche technique
– Année de lancement : 2012
– Coût estimé : 1,6 milliard d’euros
– Année de livraison : 2018
D’ici à cinq ans, la majorité des Africains aura accès à internet via le haut débit mobile, comme c’est le cas entre autres en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Maroc, en Tunisie et bientôt en RD Congo. Dans l’ouest comme dans l’est du continent, les pays côtiers sont déjà connectés au réseau mondial grâce à des câbles sous-marins. L’immense défi consiste maintenant à relier les États de l’hinterland via des infrastructures terrestres. L’effort est loin d’être insurmontable. Présenté en début d’année lors du sommet de l’Union africaine, le Programme de développement des infrastructures en Afrique (Pida), piloté par la Banque africaine de développement (BAD), évalue à 2 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros) le coût de la pose des 100 000 km de fibre optique nécessaires à internet. Sans compter les autres initiatives déjà financées par la Banque mondiale et le secteur privé, opérateurs télécoms en tête. Reste encore à sensibiliser les États retardataires dans l’attribution de licences 3G tels que le Tchad, la Centrafrique, le Cameroun ou le Gabon.
Mais comment imaginer un statu quo chez les gouvernants, qui savent fort bien que 10 % de pénétration supplémentaire d’internet dans un pays font bondir le produit intérieur brut de plus de un point ?
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