Énergie – Maghreb : tirer profit du soleil
Le Maroc et la Tunisie ont pris le tournant de l’énergie solaire. D’ambitieux projets sont en cours de réalisation pour développer un réseau à l’échelle régionale.
Développement : l’Afrique idéale
La nette diminution des ressources pétrolières et leur coût de plus en plus important font que toutes les sources d’énergie, de préférence propres, trouvent preneur. Avec du soleil à revendre, le Maghreb est en voie de devenir le premier fournisseur mondial d’énergie tout en satisfaisant les besoins croissants de ses 78 millions d’habitants – à la clé, de l’emploi et de juteux profits. S’ils occupaient un vingtième de la surface du Sahara, des capteurs solaires suffiraient à approvisionner la planète entière, qui consomme environ 18 millions de gigawattheures (GWh) par an (le continent, lui, n’utilise que 488 GWh).
L’Europe a flairé le filon et joue de sa proximité pour mettre ses compétences au service de projets mixtes permettant le stockage de l’énergie solaire et sa transformation en électricité avec l’aménagement de centrales thermodynamiques, ou centrales d’énergie solaire thermique. Le Plan solaire méditerranéen, lancé sous l’égide de l’Union pour la Méditerranée en 2008, a été retenu par le G20 lors du sommet de Cannes, en novembre 2011. Sur le terrain, des projets sont déjà lancés.
Mégaprojet
Fiche technique
– Année de lancement : 2008 (Plan solaire méditerranéen)
– Coût estimé : 3,3 milliards d’euros
– Année de livraison : 2020
En Tunisie, tandis que le Soleil de Nefta inaugure sa première unité de génération et vise à fournir toute la ville en énergie solaire, Britanniques et Tunisiens investissent ensemble pour réaliser, à l’horizon 2020, le projet TuNur, une centrale solaire d’une capacité de 2 GWh et d’un coût global de 10 milliards d’euros, qui fournira, depuis son centre de production à Rjim Maatoug, de l’électricité au réseau italien.
Cependant, en matière de production d’énergie solaire et éolienne à destination de l’Europe, le Maroc a pris de vitesse la Tunisie avec la réalisation d’une centrale solaire d’un coût de 800 millions de dollars (645 millions d’euros), première tranche d’un mégaprojet porté par la fondation Desertec, financée essentiellement par des firmes allemandes.
Sur le même principe que TuNur, Desertec prévoit, après le désistement de l’Algérie, de mettre en place en Tunisie et au Maroc une batterie de capteurs solaires reliés à des centrales qui achemineront l’énergie via des lignes électriques terrestres et maritimes. Première installation d’un réseau pensé à une échelle régionale, elle fournira dès 2016 entre 0,5 et 1 GWh. L’Afrique du Nord dispose d’une capacité installée d’une quarantaine de GWh.
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