Sahara : des arbres face au désert
Le projet de la de la grande muraille verte, s’étendant sur plus de 7000 km de Dakar à Djibouti, vise à contrer la progression des sables du Sahara.
Développement : l’Afrique idéale
Une muraille verte reliant Dakar à Djibouti sur 7 000 km de long et 15 km de large ? Vraiment ? Le nom donné au projet pharaonique consistant à ériger une barrière végétale pour contrer l’avancée du désert est trompeur. Sur les cartes, il se traduit par une épaisse bande verte. Dans l’imaginaire collectif, par un mur d’arbres infranchissable, une chaîne sans interruption entre l’océan Atlantique et l’océan Indien. Est-ce pour cette raison que le scepticisme (y compris dans les milieux scientifiques) n’a cessé d’accompagner ce projet promu ces dernières années par l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade
Développement intégré
En réalité, le concept de la grande muraille verte (GMV), qui concerne onze États (Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Éthiopie, Érythrée et Djibouti), est plus subtil qu’il n’y paraît. « Les gens n’ont pas compris que ce n’est pas un rideau d’arbres que nous devrons sans cesse replanter, expliquait récemment Abdoulaye Dia, le secrétaire exécutif de l’Agence panafricaine de la grande muraille verte, qui a vu le jour en 2010. L’objectif est plutôt d’atténuer les effets de la désertification par une approche de développement intégré. Ce qui signifie qu’en plus des plantes nous allons créer un ensemble d’activités agro-sylvo-pastorales génératrices de revenus. »
Fiche technique
– Année de lancement : 2007
– Coût estimé : inconnu
– Année de livraison : 2025
Au ralenti
Établie provisoirement à N’Djamena, l’agence dirigée par Dia est opérationnelle. Mais, à l’image du projet, elle semble fonctionner au ralenti. Si quelques États, dont le Sénégal et le Tchad, ont lancé le chantier, il reste à motiver les plus réticents, à impliquer les voisins situés au sud… et à trouver les fonds.
L’enjeu est de taille : contrer la désertification d’une bande régulièrement en proie aux crises alimentaires et permettre aux millions d’Africains qu’elle menace de continuer à vivre sur leurs terres. « Le désert est un cancer qui progresse. Avec la grande muraille, nous avons pour perspective l’arrêt du désert et, au-delà, sa colonisation », lançait Wade en 2010.
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