Pascal Canfin présente un projet de loi pour en finir avec la « Françafrique »
Pascal Canfin, ministre délégué chargé du Développement, a présenté en conseil des ministres le mercredi 11 décembre un projet de loi portant sur la politique de développement de la France. Objectif : en finir avec « la Françafrique ».
Pascal Canfin, ministre délégué au Développement auprès du ministre des Affaires étrangères, a présenté au conseil des ministres du mercredi 11 décembre un « projet de loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale », une première qui permet de tourner la page de la « Françafrique ».
Trois ruptures
L’aide française faisait partie du domaine réservée de l’Elysée : désormais, chaque année, le Parlement ne se contentera plus de voter le budget, mais il dira son mot sur les orientations de la politique de développement. Les ONG aussi seront consultés régulièrement.
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L’aide française était brouillonne : désormais, elle sera ciblée sur le développement durable pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, sur l’Afrique qui concentre 85 % des dons de la France, sur les 16 pays les plus pauvres (tous en Afrique) et sur les pays en crise comme le Mali ou la Centrafrique.
L’aide française était mal calibrée : désormais, trente indicateurs sur la santé, l’accès à l’eau ou à l’énergie, la scolarisation permettront d’évaluer l’efficacité des projets soutenus par la France.
les « fameux 0,7% »
Jean-Louis Vielajus, président de Coordination Sud, la plateforme des ONG françaises de solidarité internationale, a salué ce projet qui en finit « avec le caractère discrétionnaire des politiques menées depuis les années1960 ». Mais Friederike Röder, directrice de ONE France, a déploré « que le principal engagement de la France en matière de financement du développement et de la lutte contre l’extrême pauvreté » ne figure pas dans le projet de loi : nulle part il n’y est écrit que la France s’est engagé à affecter 0,7 % de son revenu national brut à l’aide au développement comme il est demandé par l’ONU et comme le Royaume Uni y est parvenu malgré la crise. En 2013, ce taux s’est élevé à 0,46 %.
A cette critique, Pascal Canfin répond : « Comme l’a promis le président de la République, dès que la période budgétaire difficile que nous connaissons sera passée, nous reprendrons notre marche vers les fameux 0,7 %, [cet objectif] n’est en rien abandonné ». Avant l’élection présidentielle de 2017 ?
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