Au Niger, Foumakoye Gado, fidèle parmi les fidèles d’Issoufou, confirmé à la tête du parti au pouvoir
Ce 25 décembre, la grand messe du PNDS, parti au pouvoir, a consacré Foumakoye Gado, jusqu’ici président par intérim, à la tête de la formation créée par l’ancien président Mahamadou Issoufou, dont il est l’un des hommes de confiance.
Sa nomination était actée depuis plusieurs semaines. Validée par le chef de l’État, Mohamed Bazoum, et son prédécesseur Mahamadou Issouofou. À l’issue du huitième congrès ordinaire du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya), Foumakoye Gado a été confirmé ce 25 décembre à la tête de la formation qu’il a contribué à créer en 1990, aux côtés des deux hommes.
Déjà chargé de manière intérimaire de la présidence du PNDS, ce natif de Dogondoutchi, à l’est de Niamey, vient donc étoffer un curriculum politique déjà très dense.
Mines, Énergie, Pétrole
Successivement Ministre d’État, ministre des Mines et de l’Énergie, de l’Énergie et du Pétrole, jusqu’à ne garder que le Pétrole à la faveur d’un portefeuille remanié, Foumakoye Gado est l’un des hommes de confiance de Mouhamadou Issoufou, ancien président dont l’ombre continue de planer sur la gestion des affaires de l’État et de la formation au pouvoir, selon de nombreux observateurs.
Sous la présidence de Bazoum, Gado ne perd rien de son influence et devient la cinquième personnalité de l’État dans l’ordre protocolaire, lorsqu’il est nommé, en avril 2021, Haut représentant du président de la République.
Études scientifiques
Féru de mathématiques et de sciences, Gado se forme à l’École normale de Zinder, l’université d’Abidjan ou encore l’université de Liège pour des études en sciences chimiques, dont il sort diplômé en 1985. C’est au lycée que ce pilier du PNDS croise la route d’un certain Mahamadou Issoufou qui, comme lui, est adepte de sciences et de mathématiques.
« Foumakoye Gado compte parmi les plus vieux alliés d’Issoufou, certains le considèrent même comme son bras droit. Il est l’une des figures du clan Issoufou », explique le journaliste nigérien Moussa Aksar. Sa proximité avec l’ancien chef de l’État se renforce au gré des luttes syndicales.
Syndicalisme
Fervent militant du multipartisme au Niger, Gado fourbit ses armes au sein d’organisations syndicales, comme l’Union des scolaires nigériens (USN), dont il fut secrétaire général. Manifestations et « faits de grèves » : son engagement lui vaudra quelques passages en prison ou en résidence surveillée.
Vient ensuite la création du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya). Tandis que Mahamadou Issoufou devient le secrétaire général de la formation, Gado occupe la place de premier secrétaire général adjoint, juste devant un certain Mohamed Bazoum, alors deuxième secrétaire général adjoint.
À peine trois ans plus tard, alors que Mahamane Ousmane, de la Convention démocratique et sociale (CDS), remporte la première élection démocratique du Niger, Mahamadou Issoufou devient le Premier ministre du gouvernement de coalition. Avec lui, Gado rejoint l’équipe gouvernementale à la tête du ministère des Mines et de l’Énergie, avant que le PNDS ne décide de se retirer pour rejoindre l’opposition.
Mainmise d’Issoufou ?
Fidèle parmi les fidèles d’Issoufou, qui accèdera au palais présidentiel de Niamey en 2011, Foumakoye Gado s’est-il rêvé en dauphin du président ? « Le choix d’une candidature de Bazoum pour succéder à Issoufou s’est en tout cas fait contre l’avis de Foumakoye Gado et d’autres ténors du parti. Gado et Bazoum s’entendent bien, mais cela avait, à l’époque, créé beaucoup de frustrations », croit en tout cas savoir Moussa Aksar.
Reste que la confirmation de Foumakoye Gado à la tête du PNDS assied un peu plus la mainmise de Mahamadou Issoufou sur la formation qu’il a créée. « Avec Gado à la présidence et en conservant le contrôle sur Tahoua [fief politique de l’ancien chef de l’État], Issoufou s’assure de contrôler le parti et de rester l’artisan incontournable d’un second mandat de Bazoum en 2026 », confiait un membre fondateur du PNDS à Jeune Afrique en novembre dernier.
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