En RDC, des militaires condamnés à mort en Ituri

Huit soldats congolais et un civil ont été condamnés à la peine capitale en appel, dans deux jugements distincts. L’un pour le meurtre de deux Chinois, l’autre pour trafic d’armes.

Des soldats des FARDC patrouillent dans la région de Bunia, en Ituri, en 2005 (archives). © Simon Maina / AFP

Publié le 27 décembre 2022 Lecture : 2 minutes.

Dans une première affaire portant sur le meurtre crapuleux de deux ressortissants chinois en mars, la Haute cour militaire a condamné lundi cinq militaires – dont deux colonels – et un civil à la « peine de mort », selon un arrêt de cette juridiction. Les six hommes, et parmi eux les colonels Mukalenga Tsendeko et Kayumba Sumaili, ont été reconnus coupables,  entre autres, de « meurtre et association de malfaiteurs », indique l’arrêt en question, rendu à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri. Ils avaient déjà été condamnés à mort en première instance.

La peine de mort est régulièrement prononcée en RDC mais systématiquement commuée en prison en perpétuité. Trois autres militaires, dont deux condamnés au premier degré à dix ans de prison dans cette affaire, ont été acquittés faute de preuve.

Attaque planifiée

En première instance, l’accusation avait soutenu que les colonels Tsendeko et Sumaili avaient organisé et planifié une attaque contre un convoi dans lequel circulaient des travailleurs chinois dans le territoire d’Irumu, en Ituri, dans le but de voler quatre lingots d’or et 6 000 dollars (5 650 euros) transportés par les victimes.

Ce convoi, qui revenait d’un site minier d’exploitation d’or, avait été attaqué au village Nderemi le 17 mars 2022. Deux ressortissants chinois avaient été tués, leur chauffeur civil blessé.

Détournement de munitions de guerre

Dans un autre jugement, la plus haute juridiction militaire de la RDC a condamné à « la peine capitale » pour « détournement des minutions de guerre destinées aux opérations militaires » le lieutenant-colonel Marcel Kaligamire et deux militaires congolais. Quatre autres soldats et trois civils poursuivis dans ce dossier et condamnés à mort en première instance ont vu leur peine être réduite à dix ans de prison. Deux civils sont condamnés à cinq ans de prison.

Selon l’accusation, les munitions détournées avaient été vendues au groupe armé Codeco (Coopérative pour le développement du Congo). Depuis l’avènement de cette milice en 2017, la région aurifère de l’Ituri a renoué avec les violences après une décennie d’accalmie. Codeco est accusé d’y avoir tué de très nombreux civils ces dernières années. Comme la province voisine du Nord-Kivu, l’Ituri est sous état de siège depuis mai 2021.

Tous les militaires condamnés à mort dans les deux affaires ont été radiés de l’armée, selon les deux décisions de justice.

(Avec AFP) 

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