En Algérie, le journaliste Ihsane El-Kadi placé en détention provisoire

Le directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information « Maghreb Émergent », Ihsane El-Kadi, interpellé vendredi 23 décembre, a été formellement placé en détention provisoire ce jeudi.

Des manifestants protestent contre les atteintes à la liberté de la presse, à Alger, en 2019 (Archives/illustration). © RYAD KRAMDI / AFP

Publié le 29 décembre 2022 Lecture : 2 minutes.

« Ihsane El-Kadi, interpellé vendredi dernier à minuit et placé en garde à vue depuis, vient d’être mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction auprès du tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger », a indiqué Maghreb Émergent, un site que dirige le journaliste incarcéré. Ce dernier fait l’objet de poursuites sur la base d’articles du code pénal relatifs aux publications et aux dons, précise Maghreb Émergent, qui affirme que le patron de presse est notamment poursuivi en vertu de l’article 95 bis.

Ce texte prévoit une peine de prison de cinq à sept ans pour « quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’État, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, aux intérêts fondamentaux de l’Algérie ou à la sécurité et à l’ordre publics ».

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Ihsane El-Kadi a été présenté devant le procureur « en l’absence de ses avocats, qui n’ont pas été notifiés », a pour sa part indiqué Radio M, un autre média du groupe dirigé par El-Kadi.

Vague de solidarité

Au lendemain de l’interpellation du journaliste, le siège de l’agence Interface Médias, qui édite Radio M et Maghreb Émergent, avait été mis sous scellés et le matériel saisi, selon ces organes de presse. En réaction, une vague de solidarité s’est soulevée parmi ses collègues et les militants des droits humains en Algérie – qui figure à la 134e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2022 établi par RSF – ainsi qu’en Europe. Une pétition en ligne appelant à sa libération a recueilli près de 800 signatures.

Poursuivi pour un article de presse, El-Kadi avait été condamné en juin à six mois de prison ferme, une peine confirmée en appel mais non assortie d’un mandat de dépôt. Il avait été jugé à la suite d’une plainte de l’ancien ministre de la Communication Amar Belhimer pour un article publié sur le site de Radio M sur le mouvement islamiste Rachad, classé comme organisation terroriste en Algérie, et les protestations pro-démocratie du Hirak.

(Avec AFP) 

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