Inde : Mukherjee, l’assurance tous risques du Congrès

Ministre des Finances controversé, le nouveau chef de l’État, élu le 19 juillet, s’est toujours montré loyal envers son parti. Ce qui devrait aider la formation de Sonia Gandhi lors des législatives de 2014.

Pranab Mukherjee, élu président le 19 juillet. © Rajanish Kakade/AP/SIPA

Pranab Mukherjee, élu président le 19 juillet. © Rajanish Kakade/AP/SIPA

Publié le 28 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Élu pour cinq ans au suffrage indirect par un collège électoral composé de parlementaires nationaux et régionaux, le président joue un rôle essentiellement protocolaire. Mais c’est un personnage respecté et, en général, un vétéran de la vie politique en fin de carrière, à l’instar de Pranab Mukherjee, 76 ans. Originaire de l’État du Bengale-Occidental, il est le fils d’un militant du Parti du Congrès, dont le nouvel élu a défendu les couleurs pendant plus de quarante ans. Les proches de Mukherjee aiment rappeler qu’il est entré au Parlement le jour où Neil Armstrong a marché sur la Lune, le 21 juillet 1969. Il est très vite devenu l’homme de confiance d’Indira Gandhi, qui l’a nommé ministre. Il a ensuite détenu des portefeuilles dans tous les gouvernements congressistes, occupant les postes les plus importants, de l’Économie aux Affaires étrangères en passant par l’Intérieur et la Défense. Avec plus ou moins de bonheur, d’ailleurs.

Ministre des Finances dans le gouvernement de Manmohan Singh jusqu’à il y a encore deux mois, Pranab Mukherjee a prêté le flanc aux critiques à cause de quelques décisions malencontreuses. Sa politique de taxation rétrospective des investisseurs étrangers et l’interruption, depuis deux ans, des réformes économiques ne sont sans doute pas étrangères au ralentissement de la croissance indienne. Il est considéré par la presse locale comme le « pire ministre des Finances » que le pays ait connu depuis 1991. Son bilan controversé n’a toutefois pas été un obstacle à sa désignation comme candidat à l’élection présidentielle. 

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Loyal envers son parti

Certes, le Congrès a rencontré quelques difficultés pour imposer son choix à ses alliés gouvernementaux. D’ailleurs, le parti The Trinamool Congress (TMC) du Bengale-Occidental, important membre de la coalition au pouvoir, qui s’était dans un premier temps opposé à sa candidature, est revenu sur sa position et a appelé à voter pour lui.

Les mauvaises langues disent que les responsables du Parti du Congrès ont profité de l’élection présidentielle pour éloigner un ministre devenu l’homme à abattre dans le milieu des affaires. Pour Sonia Gandhi, patronne du parti des Nehru-Gandhi, l’arrivée de Pranab Mukherjee au sommet de l’État est aussi une assurance pour l’avenir, en vue des élections législatives prévues pour 2014. Selon le scénario le plus vraisemblable, aucun parti ne devrait disposer d’une majorité claire. Dans ce contexte, c’est le président qui prend la main et appelle le leader de son choix à former le gouvernement. Connu pour sa loyauté envers le parti auquel il doit tout, le président Mukherjee devrait donner l’avantage au Congrès.

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