Union africaine : au chevet du Nord-Kivu
Pour trouver une issue à la crise qui secoue le Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, les chefs d’État congolais et rwandais, Joseph Kabila et Paul Kagamé, se sont rencontrés en tête à tête, en marge du dernier sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 15 juillet.
Une fois n’est pas coutume, Joseph Kabila a assisté à un sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA), le 15 juillet. Présent à l’ouverture, il n’est resté que trente minutes avant de s’éclipser pour aller rencontrer le « Monsieur Afrique » de la Maison Blanche, Johnnie Carson. « Nous sommes préoccupés par les événements en cours à l’est de votre pays, a expliqué d’emblée l’Américain. Des rapports crédibles indiquent que le M23 reçoit de l’assistance venue de l’autre côté de la frontière [c’est-à-dire du Rwanda, NDLR]. » À l’issue de l’entretien, Carson a appelé les pays de la région à ne plus fournir d’aide aux rebelles du M23 et invité les présidents rwandais et congolais à se rencontrer. Quatre heures plus tard, Paul Kagamé et Joseph Kabila s’isolaient pour un tête-à-tête d’une vingtaine de minutes avant d’inviter leurs ministres des Affaires étrangères à se joindre à eux. « La volonté de paix est manifeste, confie Ramtane Lamamra, le commissaire de l’UA à la paix et à la sécurité. Ils ont intérêt à renoncer à la violence. »
Les deux chefs d’État ont ensuite participé à une réunion de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) pendant laquelle l’envoi d’une force régionale neutre de maintien de la paix a été décidé. Selon Paul Kagamé, il reste à en définir les contours, notamment « la taille, le mandat, les nationalités ». Car, déjà, les avis divergent. Les Congolais soupçonnent Kigali et Kampala de vouloir imposer la présence de militaires rwandais et ougandais. L’UA, pour sa part, est disposée à envoyer des troupes. « La Monusco [Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC] va commencer le travail le temps de procéder au déploiement de cette force dans les prochaines semaines, précise Lamamra. Sa mise en oeuvre requiert toutefois une réelle volonté politique. » La Maison Blanche s’est dite prête à aider, mais devra définir une ligne claire entre les positions de Susan Rice, représentante des États-Unis à l’ONU, plus attentive aux explications rwandaises, et Hillary Clinton, la secrétaire d’État de Barack Obama, plus proche de Kinshasa.
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