L’Afrique aux JO 2012 : des athlètes en or

Les délégations africaines avaient récolté quarante médailles aux JO de Pékin en 2008. Pourront-elles rééditer cette performance ?

Les JO de Londres se déroulent du 27 juillet au 12 août. © Reuters

Les JO de Londres se déroulent du 27 juillet au 12 août. © Reuters

Publié le 27 juillet 2012 Lecture : 3 minutes.

Les athlètes africains feront-ils mieux à Londres qu’à Pékin ?

Atteindre de nouveau le seuil des 40 médailles, comme en 2008, semble être un objectif réalisable, sauf contre-performances accidentelles ou blessures de dernière minute. Le président de la Confédération africaine d’athlétisme est plus modeste : à en croire le Camerounais Hamad Kalkaba Malboum, l’ambition du continent serait de rafler au moins 35 médailles, comme à Sydney (en 2000) et à Athènes (en 2004).

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Discipline reine des Jeux, l’athlétisme constitue bien sûr, grâce à l’Éthiopie et au Kenya (21 médailles sur les 28 remportées dans ce domaine par les Africains à Pékin), le plat principal d’un menu très riche. Qui, en effet, pourrait rivaliser sur 5 000 m et 10 000 m avec l’Éthiopien Kenenisa Bekele, médaillé d’or sur les deux distances en 2008 ? À 30 ans, il semble encore intouchable. Le fond, spécialité des Éthiopiens, ne saurait faire oublier le demi-fond, où les Kényans, hommes et femmes, dirigent les débats depuis de nombreuses années. Mais c’est certainement sur le 10 000 m que le duel entre les deux pays sera le plus féroce. Les derniers championnats d’Afrique d’athlétisme, qui se sont tenus à Porto-Novo (Bénin) du 27 juin au 1er juillet, ont en effet vu les Kényans affirmer leur suprématie sur cette distance, en prenant les trois premières places chez les hommes comme chez les femmes.

A pékin, 40 médailles pour le continent africain.

Polémiques

L’athlétisme pourrait également se faire remarquer par les exploits d’un certain « Blade Runner » (« le coureur aux lames »), comme on surnomme Oscar Pistorius, spécialiste du 400 m. Amputé au niveau des genoux, le Sud-Africain de 25 ans court en effet grâce à deux prothèses en carbone. Après maintes batailles juridiques et scientifiques, il a fini par avoir gain de cause et convaincre les instances sportives de le laisser participer aux compétitions des valides. Il a ainsi remporté une médaille d’argent sur le relais 4 x 400 m en 2011 lors des championnats du monde de Daegu (Corée du Sud).

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Si Oscar Pistorius fait beaucoup parler de lui, que dire de sa compatriote Caster Semenya, dont la victoire sur 800 m aux championnats du monde de Berlin, en 2009, avait suscité la polémique dans le monde entier. Était-elle une femme ou un homme ? Plus encore qu’à sa performance, c’est à sa voix et à son physique, très peu féminins, que les instances mondiales s’étaient attachées. Les multiples examens médicaux auxquels l’athlète avait dû se plier avaient confirmé qu’elle est bien une femme. Il lui avait néanmoins fallu attendre juillet 2010 pour être autorisée à participer de nouveau à des épreuves officielles. Désormais entraînée par la Mozambicaine Maria Mutola (championne olympique du 800 m en 2000), Caster Semenya s’est aisément qualifiée pour Londres. Une manière de faire taire tout le monde.

Autre star de ces Jeux, la nageuse Kirsty Leigh Coventry, qui avait rapporté quatre médailles (une d’or et trois d’argent) de Pékin. À 28 ans, cette native du Zimbabwe est l’une des meilleures chances de médailles de son pays. C’est en 2004 que l’on découvre Coventry, qui remporte trois médailles aux JO d’Athènes, avant de s’adjuger deux couronnes mondiales à Montréal l’année suivante. Spécialiste du 200 m dos et du 200 m quatre nages, elle bat le record du monde du 100 m dos et du 200 m dos en 2008. Seule ombre à ce tableau idyllique : ses relations privilégiées avec le président zimbabwéen, Robert Mugabe, qui lui ont valu beaucoup d’inimitiés. Coventry fait figure de grande favorite sur les épreuves de dos, même si elle se méfie de ses jeunes rivales, et notamment de l’Américaine Missy Franklin, auteure, à 17 ans, de la meilleure performance mondiale de l’année sur 200 m dos.

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Performances

La natation africaine possède une autre chance de médaille en Oussama Mellouli. Le Tunisien, champion olympique à Pékin puis champion du monde en 2009 et (en petit bassin) en 2010 sur 1 500 m nage libre, se présente à Londres avec l’ambition de monter sur un nouveau podium. En mai dernier, il a démontré ses possibilités en remportant le 400 m nage libre de la réunion de Charlotte (États-Unis), devant les Américains Charlie Houchin et Connor Jaeger. Autre grande performance, Mellouli a gagné le 10 km en eau libre de Setúbal, au Portugal. Le Tunisien s’est ainsi qualifié pour cette épreuve, entrée au programme des Jeux en 2008.

Enfin, l’Algérie, qui a déçu lors des championnats d’Afrique d’athlétisme, se distingue en revanche grâce à ses boxeurs. Avec huit d’entre eux qualifiés, elle compte décrocher au moins un podium. À la faveur de son titre mondial WSB (World Series of Boxing) dans la catégorie des moins de 85 kg, Abdelhafid Benchabla  représente le meilleur atout.

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