Le Tchad dit avoir déjoué une tentative de renversement
Onze officiers de l’armée et un militant connu des droits humains ont été interpellés le 8 décembre, selon un communiqué rendu public le 5 janvier.
Le gouvernement tchadien a affirmé le 5 janvier au soir dans un communiqué avoir déjoué une « tentative de déstabilisation » visant à porter atteinte à l’« ordre constitutionnel et aux institutions de la République ».
« Ce plan a été élaboré par un groupe restreint de conspirateurs composé de onze officiers de l’armée avec à sa tête le nommé Baradine Berdei Targuio, président de l’Organisation tchadienne des droits humains [OTDH, créée en 2006] », a assuré le gouvernement, précisant que les services de sécurité avaient procédé à leur « interpellation à partir du 8 décembre 2022 ».
Sous mandat de dépôt
Selon Aziz Mahamat Saleh, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, « une information judiciaire a été ouverte contre ces personnes pour atteinte à l’ordre constitutionnel, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et complicité ».
« Le juge d’instruction en charge […] a procédé à leur inculpation […] en les plaçant sous mandat de dépôt », souligne le communiqué de ses services. « La procédure judiciaire suit son cours et le gouvernement entend faire toute la lumière sur cette affaire et situer les responsabilités », conclut le ministre.
Critique à l’égard du chef de l’État
Militant connu des droits de l’homme au Tchad, Baradine Berdei Targuio avait été condamné en février 2021 à trois ans de prison pour atteinte à l’ordre constitutionnel pour avoir écrit que le président d’alors, Idriss Déby Itno, mort en avril 2021 et père de l’actuel président Mahamat Idriss Déby Itno, était « gravement malade » et « hospitalisé ». Il était régulièrement l’auteur de critiques à l’égard du chef de l’État et du régime sur les réseaux sociaux.
Le 1er octobre 2022, le Tchad a prolongé de deux ans maximum la période de transition, en maintenant à la tête de l’État Mahamat Idriss Déby Itno qui sera autorisé à briguer la présidence lors des prochaines élections.
Le 20 octobre, une manifestation contre le pouvoir et l’extension de la période de transition avait fait une cinquantaine de morts, selon les autorités, essentiellement dans la capitale.
(avec AFP)
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