Intervention au Nord-Mali : le « oui mais » de Déby à Hollande
Le président français François Hollande a sollicité l’aide de son homologue tchadien Idriss Déby Itno dans le cadre d’une éventuelle intervention militaire internationale dans le Nord-Mali. La réponse a été positive, à certaines conditions.
Lors de son entretien téléphonique avec son homologue tchadien Idriss Déby Itno, le 5 juillet au matin, le président François Hollande a fait part du souhait de la France – ainsi que des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) – de voir un contingent de l’armée tchadienne participer à la force d’intervention au Mali. Motif : les Tchadiens ont une expérience inégalée des opérations militaires en milieu saharien, qui serait fort utile pour déloger les islamistes du Nord.
Après avoir rappelé qu’il avait été le premier à mettre en garde l’Otan sur les conséquences néfastes, en termes d’insécurité régionale, de la guerre contre Kadhafi – « À l’époque, je prêchais dans le désert », dit-il -, Déby Itno a répondu qu’il n’avait pas été associé aux décisions de la Cedeao sur le Mali et que le cadre de cette organisation régionale lui semblait trop restreint pour fournir une réponse appropriée à la crise. Sa préconisation : une intervention sous la double houlette de l’Union africaine et de l’ONU, avec l’aide logistique et financière des puissances occidentales concernées, du type Amisom en Somalie. « À ces conditions, le Tchad pourrait participer », a expliqué Déby Itno à Hollande.
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