L’absence du Maroc au Chan en Algérie marque un pas de plus dans l’escalade entre Rabat et Alger

Les autorités algériennes n’ont pas accordé d’autorisation de vol à l’avion de Royal Air Maroc qui devait transporter la sélection nationale marocaine de football à Constantine.

Avant un match amical entre l’Algérie et le Ghana, dans le flambant neuf stade Nelson Mandela construit au sud-est d’Alger, le 7 janvier 2023. © AFP

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Publié le 12 janvier 2023 Lecture : 3 minutes.

Clap de fin pour le feuilleton politico-footballistique entre le Maroc et l’Algérie autour du Championnat d’Afrique des nations (Chan), dont le coup d’envoi sera donné ce 13 janvier dans le stade flambant neuf Nelson Mandela, situé dans la banlieue algéroise de Baraki – il a été inauguré par le président Abdelmadjid Tebboune 24 heures à peine avant le début de la compétition.

Le Maroc, qui a remporté les deux éditions précédentes, ne disputera pas le Chan 2023, comme indiqué dans le communiqué diffusé le 12 janvier par la Fédération royale marocaine de football (FRMF), estimant que les conditions de participation ne sont pas réunies.

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« La sélection marocaine n’est pas en mesure de faire le déplacement à Constantine, en Algérie […] et défendre son titre dans la mesure où l’autorisation définitive de son vol Royal Air Maroc (RAM), transporteur officiel des équipes marocaines de football, de Rabat vers Constantine n’a pas été confirmée », peut-on y lire.

Situation ubuesque

En effet, après avoir décidé de rompre unilatéralement leurs relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021, les autorités algériennes avaient décidé, un mois plus tard, d’interdire le survol de leur espace aérien aux avions marocains, accusant le royaume de « provocations et de pratiques hostiles ». Résultat, les Marocains désireux de se rendre en Algérie doivent aller en Tunisie puis emprunter un vol Tunisair ou Air Algérie – les frontières terrestres avec le Maroc étant également fermées depuis 1994.

Seule exception à cette situation pour le moins ubuesque : l’autorisation accordée (après moult négociations) à un avion marocain en novembre dernier pour permettre la participation du ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita au Sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu à Alger en octobre 2022.

« Cette fois aussi, une exception aurait pu être faite, estime une source proche de la FRMF. D’ailleurs, la CAF en sa qualité d’instance en charge de l’organisation de cette compétition a d’abord commencé, le 22 décembre, par informer la Fédération qu’une autorisation de principe avait été obtenue ».

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Stage de préparation

C’est d’ailleurs sur la base de cet accord de principe que l’instance présidée par Fouzi Lekjaâ a poursuivi la préparation de ce déplacement, avec entre autres le stage de préparation de la sélection nationale au Complexe Mohammed VI de Football qui s’est déroulé à Salé, du 6 au 10 janvier, et au cours duquel deux matchs amicaux contre l’Éthiopie ont été disputés.​

Sauf que, à quelques heures du démarrage du Chan, les responsables algériens, pourtant sommés par la CAF d’accéder à la demande du Maroc afin de se conformer à la réglementation en vigueur dans ce type d’évènements sportifs, n’ont toujours pas donné leur feu vert.

Cette situation pourrait pénaliser la candidature algérienne pour l’organisation de la CAN 2025

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«Alors que le déplacement de la sélection marocaine de Rabat vers Constantine est organisé par la FRMF et que le coup d’envoi du Chan 2022 est prévu le 13 janvier 2023, soit dans 24 heures, la FRMF prend note avec regret que l’obtention de l’autorisation définitive du vol RAM de Rabat vers Constantine n’a malheureusement toujours pas été confirmée par la CAF», déplore la Fédération marocaine.

Difficulté à fédérer

Au-delà du fait que cela pénalise le niveau du Chan lui-même, boycotté par l’Égypte et la Tunisie, deux grandes nations du football africain auxquelles s’ajoute maintenant le Maroc, tenant du titre et dont le parcours lors du Mondial au Qatar a suscité un vaste engouement populaire, cette situation pourrait pénaliser la candidature algérienne à l’organisation de la CAN 2025.

« Indépendamment du Maroc, cette attitude montre d’abord la difficulté d’Alger à fédérer, à dépasser les tensions politiques qui peuvent exister avec les uns et les autres et à donner la priorité à la réussite d’un évènement sportif », pointe notre source qui souligne que cet incident risque de se reproduire puisque la phase finale de la CAN UNI17 (Coupe d’Afrique des nations de football des moins de 17 ans, qui permet de se qualifier pour la Coupe du Monde FIFA de cette catégorie d’âge) doit se tenir en Algérie, en avril prochain.

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