Cameroun – Athlétisme : Mbango atterit en France
La double championne olympique du triple saut concourt désormais sous les couleurs françaises. Dommage pour le Cameroun…
Françoise Mbango avait deux amours : le Cameroun, où elle est née il y a trente-six ans, et la France, où elle vit depuis quinze ans. Double championne olympique du triple saut, à Athènes en 2004 et à Pékin en 2008, la « lionne du Cameroun » porte dorénavant le maillot de l’équipe de France. C’est sous ces nouvelles couleurs qu’elle s’est présentée le 27 juin aux Championnats d’Europe d’athlétisme d’Helsinki (Finlande). Et c’est encore pour la France qu’elle visera une médaille aux JO de Londres (27 juillet-12 août)… La France, qui lui a toujours ouvert ses infrastructures et lui offre de meilleures conditions pour s’entraîner, où son club d’Orléans lui a permis de se hisser au niveau de l’élite mondiale du sport et où des entraîneurs, comme Jean-Hervé Stievenart, l’ont préparée à ses succès olympiques…
Pourtant, c’était d’abord pour son pays natal qu’elle avait choisi de concourir, réalisant un saut de 15,30 m à Athènes et un autre de 15,39 m à Pékin. Unique médaille d’or pour le Cameroun, Françoise Mbango est donc la seule sportive à avoir fait résonner l’hymne des Lions indomptables lors des deux dernières éditions des Jeux olympiques d’été. À ses héros la patrie reconnaissante ? Oui, lorsqu’il s’agit de prononcer des éloges officiels. Mais, au-delà des mots, la dure réalité s’impose : les infrastructures sportives restent insuffisantes. Et si les athlètes ont le droit d’être patriotes, on leur dénie tout droit de regard sur la gestion de la prime olympique qui leur est due. En conflit à ce sujet avec les responsables de la Fédération camerounaise d’athlétisme, Mbango a été écartée d’une compétition en 2008.
Présente aux JO de Londres
À l’instar de tant d’autres athlètes, la « lionne » a donc fini par s’en aller. Aux JO de Londres, la Marseillaise pourrait ainsi saluer les performances d’une demi-douzaine de sportifs originaires du Cameroun : Gévrise Emane et Audrey Tcheuméo (championnes du monde de judo en 2011), Vencelas Dabaya (vice-champion olympique d’haltérophilie en 2008), Antoinette Nana Djimou (championne d’Europe 2011 de pentathlon), Martial Mbandjock (relais 4 x 100 m), Nicolas Batum (basket-ball), Véronique Mang (100 m). Blessés, Teddy Tamgho et Gwladys Epangue, champions du monde respectivement du triple saut et de taekwondo, auraient également pu prétendre à une médaille tricolore.
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