En RDC, plus de soixante morts en une semaine dans des attaques en Ituri

Plus de 60 personnes ont été tuées dans différentes attaques de groupes armés entre le 8 et le 13 janvier, dans le nord-est de la RDC, dans la province de l’Ituri.

Des soldats bangladais de la Mission des Nations Unies en RDC (Monusco) sur le site de déplacés de Rhoo, à 60 kilomètres de Bunia, la capitale provinciale de l’Ituri, 19 décembre 2021. © ALEXIS HUGUET/AFP

Publié le 14 janvier 2023 Lecture : 2 minutes.

Vingt-quatre corps ont été retrouvés les 8 et 9 janvier après des attaques de représailles attribuées à la Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), un groupe armé de plusieurs milliers d’hommes qui revendique protéger la population Lendu face à la communauté Hema et à l’armée nationale en Ituri.

Joint par téléphone par l’AFP, le chef militaire de la Codeco, Désiré Londroma, reconnaît la paternité de ces attaques « pour venger la mort » d’un enseignant Lendu tué selon lui dimanche par des miliciens Hema.

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Série de tueries

Ensuite, jeudi 12 janvier, « neuf corps » ont été retrouvés, ceux de « deux femmes, cinq hommes et deux enfants », après une nouvelle série d’attaques attribuées à la Codeco, a indiqué sous couvert d’anonymat un acteur humanitaire présent dans la zone.

Vendredi 13 janvier, c’est cette fois plus au Sud, sur les rives du lac Albert marquant la frontière avec l’Ouganda, que des attaques ont eu lieu. « Vendredi soir nous avons retrouvé cinq corps et samedi, 16 autres » a déclaré à l’AFP Mibidjo Panga Mandro, chef de la chefferie de Bahema-Banywagi, où se sont déroulés les faits.

Vendredi soir encore, le directeur de l’hôpital d’Aungba, dans le territoire de Mahagi, « a été tué, abattu par des hommes armés non identifiés », selon la société civile sur place. « Ce sont les miliciens Hema du groupe Zaïre qui ont tué notre médecin », a affirmé le chef militaire de la Codeco, laissant entendre de possibles représailles.

Les effectifs des forces armées « réduits »

Et mercredi, à l’extrême sud de la province, dans le territoire d’Irumu, « huit autres civils ont été assassinés, cette fois par les rebelles ADF », a déclaré à l’AFP Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile de l’Ituri. Les Allied Democratic Forces (ADF) sont un groupe armé d’origine ougandaise, présent dans l’est de la RDC depuis 25 ans, qui a prêté allégeance à l’État islamique.

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Dieudonné Lossa a dit regretter que les effectifs des forces armées de RDC aient été « réduits » en Ituri, pour en « ramener » plus au sud « au Nord-Kivu pour combattre le M23« . Il souhaite interpeller le président congolais Félix Tshisekedi sur « ce qu’il se passe en Ituri ».

Après les attaques des Codeco, des dizaines de milliers de personnes, majoritairement Hema, ont fui leurs villages pour chercher la protection des Casques bleus de l’ONU dans le camp de Rhoo, à 45 km de Bunia. « La population du camp a plus que doublé », s’alarme sur Twitter Médecins sans frontières (MSF), une des rares ONG encore présentes sur place, et « plus de 70 000 personnes » y sont désormais « rassemblées dans des conditions désastreuses ».

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(Avec AFP)

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