Un sommet du G20 très vain
Le sommet du G20 à Los Cabos, les 18 et 19 juin, ne laissera pas un souvenir impérissable…
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Alain Faujas
Alain Faujas est spécialisé en macro-économie.
Publié le 28 juin 2012 Lecture : 2 minutes.
Sa préparation a été bâclée en sept mois par le Mexique, qui tenait à l’organiser avant ses élections générales du 1er juillet et non en fin d’année comme le précédent sommet de Cannes (novembre 2011). Voici les grandes lignes de ce qu’il faut retenir de cette réunion des chefs d’État et de gouvernement des vingt principaux pays, représentant les deux tiers de la population du globe. Et 90 % de sa richesse.
- Les financements du développement en panne.
Le mode de financement des infrastructures nécessaires au monde en développement n’est précisé nulle part, ni dans la déclaration finale du sommet ni dans le plan d’action qui lui est attaché. Aucune mention de la proposition faite à Cannes par Bill Gates, ancien patron de Microsoft, de prélever une taxe environnementale sur la marine marchande afin de financer la lutte contre le réchauffement climatique. De même, la mention du projet de taxe sur les transactions financières que Nicolas Sarkozy avait réussi à imposer a disparu.
- 456 milliards de dollars (352 millions d’euros) pour le Fonds monétaire international.
Celui-ci n’a plus en réserve que 380 milliards de dollars pour se porter au secours de pays en difficulté. Il a donc obtenu de trente-sept de ses États membres la promesse de nouveaux prêts d’un montant de 456 milliards. Principaux contributeurs : la zone euro (197,9 milliards), le Japon (60), la Chine (43), l’Arabie saoudite, la Corée du Sud et le Royaume-Uni (15 milliards chacun).
- La zone euro critiquée.
Américains, Chinois, Canadiens et Russes ont exprimé de vives critiques à l’égard de la zone euro, qui n’arrive pas à juguler les crises de la dette (Grèce, Espagne, Italie) en raison de divergences entre les Allemands, qui préconisent plus de rigueur, et les autres Européens, qui leur demandent plus de solidarité. Les Européens ont promis qu’ils feraient un pas significatif vers l’intégration lors de leur sommet des 28 et 29 juin.
- Vive la croissance !
À la mode de la rigueur budgétaire a succédé à Los Cabos celle du soutien de la croissance, préconisé à de nombreuses reprises dans la déclaration finale. François Hollande, dont c’était la première participation à un G20, où il a défendu sa conviction que « l’austérité pour l’austérité ne peut être la solution », a estimé qu’il avait fait évoluer les esprits. Il s’est félicité d’avoir mis « la croissance au premier rang [des] priorités ». Mais, là encore, manque le détail des mesures pour soutenir une demande mondiale flageolante pour cause de chômage.
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