Arabie Saoudite : Salman Ibn Abdelaziz, au pied du trône

Après la mort de son dauphin Nayef, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a nommé son demi-frère, Salman, comme successeur.

À 76 ans, le nouveau prince héritier aurait les faveurs des Occidentaux. © SIPA

À 76 ans, le nouveau prince héritier aurait les faveurs des Occidentaux. © SIPA

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 28 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Il est un royaume où les princes héritiers se succèdent sans parvenir à s’asseoir sur le trône. Huit mois après avoir reçu ce titre, Nayef Ibn Abdelaziz vient de rendre l’âme à l’âge de 79 ans et le roi Abdallah d’Arabie saoudite, 88 ans, a choisi un autre de ses demi-frères, Salman, pour le remplacer.

Une nomination conforme à la tradition dynastique saoudienne selon laquelle le pouvoir se transmet entre frères. Le choix de Salman – âgé de 76 ans et de santé fragile – parmi les dix-huit princes royaux de sa génération ne surprend pas. Comme ses deux prédécesseurs, Sultan et Nayef, il appartient à la puissante lignée des Soudayri, les sept fils d’Abdelaziz Ibn Saoud et de l’une de ses favorites, Hassa Bint Soudayri. Il aurait également les faveurs des Occidentaux et surtout de l’indispensable allié américain. Dans le spectre politique du wahhabisme saoudien, Salman est en effet classé parmi les modernistes. Il préside le groupe qui édite le quotidien panarabe modéré Asharq al-Awsat, et sa personnalité contraste avec celle de son réactionnaire prédécesseur, Nayef.

Salman ne manque pas d’expérience : gouverneur de Riyad pendant cinquante-sept ans, il a géré la transformation de la capitale d’une petite bourgade en une métropole de 5 millions d’habitants.

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Ministre de la Défense depuis 2011, il a déjà rencontré son homologue américain, Leon Panetta, en avril dernier et vient d’être nommé vice-Premier ministre. S’il siège depuis peu au gouvernement, il ne manque pas d’expérience : gouverneur de Riyad pendant cinquante-sept ans, il a géré la transformation de la capitale d’une petite bourgade en une métropole de 5 millions d’habitants.

Pandore

Avec cette nomination, la question de savoir si le roi Abdallah allait enfin organiser la transmission du pouvoir à la nouvelle génération a été balayée. Une boîte de Pandore gardée soigneusement fermée : des dizaines de prétendants pourraient se manifester, et le rôle très théorique du Conseil d’allégeance, créé en 2006 pour légitimer la succession, ne devrait pas simplifier le processus.

Salman peut-il espérer être couronné ? L’état de santé du roi Abdallah – lui-même monté sur le trône en 2005, à 82 ans – est bien plus préoccupant que celui de la pimpante reine d’Angleterre, de deux ans sa cadette.

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