Birmanie : droit de visite pour Aung San Suu Kyi

Après vingt-quatre ans d’interdiction de sortie du territoire, la célèbre opposante birmane et Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, est en tournée en Europe.

La célèbre opposante birmane, le 14 juin à Genève. © Laurent Gillieron/AP/SIPA

La célèbre opposante birmane, le 14 juin à Genève. © Laurent Gillieron/AP/SIPA

Publié le 20 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Encore une fois, « la dame de Rangoon » aura fait preuve d’abnégation. Pour la première étape de sa tournée européenne, Aung San Suu Kyi a choisi Genève, en Suisse, pour évoquer la question du travail forcé au siège de l’Organisation internationale du travail (OIT). « Je voudrais faire de mon mieux dans l’intérêt de la population », expliquait-elle, avant son départ de Birmanie, au sujet de ce voyage historique. Le 14 juin, ovationnée par les 4 000 délégués de l’OIT, la frêle présidente de la Ligue nationale pour la démocratie est apparue rayonnante.

Ce n’est que le lendemain qu’elle s’est rendue à Oslo, pour y rencontrer le Premier ministre norvégien puis recevoir – enfin ! – le prix Nobel de la paix qui lui avait été décerné en 1991. Cette semaine, Aung San Suu Kyi prononcera un discours devant le Parlement britannique (le 21 juin), puis elle sera reçue à l’Élysée par le président français François Hollande (le 26). Son voyage sera aussi l’occasion de revoir ses deux fils, installés au Royaume-Uni. Et peut-être même de fêter en famille son 67e anniversaire, le 19 juin.

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Libérée en novembre 2010

La plus célèbre des opposantes politiques n’était pas revenue en Europe, où elle a vécu une vingtaine d’années, depuis 1988. Régulièrement assignée à résidence après son retour en Birmanie pour se tenir au chevet de sa mère mourante, Aung San Suu Kyi n’a été libérée qu’en novembre 2010. Depuis, elle a accepté d’accorder sa confiance au gouvernement du général Thein Sein. Arrivé au pouvoir en février 2011, ce dernier multiplie les réformes dans le but d’alléger les sanctions économiques qui pèsent sur le pays.

Mais celle qui a été élue députée en avril continue d’appeler à la prudence. « L’optimisme c’est bien, mais ce devrait être un optimisme prudent. Un peu de scepticisme salutaire est de rigueur », expliquait-elle en mai, lors du Forum économique mondial sur l’Asie de l’Est organisé en Thaïlande, premier pays à avoir été honoré de sa visite. C’était quelques semaines seulement après qu’elle eut reçu son tout nouveau passeport, le premier en vingt ans. 

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