Six ans de prison ferme pour l’ancien PDG d’Algérie Ferries

L’ancien patron de la compagnie maritime nationale, Kamel Issad, a été condamné ce 19 janvier pour mauvaise gestion et manque d’entretien des navires de sa société.

L’affaire Algérie Ferries a éclaté en juin 2022. © Algerie Ferries

Publié le 20 janvier 2023 Lecture : 2 minutes.

Nommé en octobre 2021 à la tête de l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV, maison-mère d’Algérie Ferries), Kamel Issad avait été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 10 juin 2022, avec deux de ses collègues, pour « dilapidation de biens et de fonds publics, abus de fonction et enrichissement illicite ».

D’autres responsables de la compagnie ont également été condamnés. Le directeur commercial de l’entreprise, Bouznad Karim, a écopé de cinq ans de prison ferme, tandis que de deux autres accusés en fuite, Hamouche Aghiles et Oufar Malika, ont reçu une peine de dix ans de prison ferme assortie d’un mandat d’arrêt international.

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La responsable de la Cellule de développement des systèmes informatiques de la compagnie, A. Fatima, a quant à elle été condamnée à une peine d’un an de prison avec sursis, alors que d’autres accusés étaient acquittés. Le tribunal a également ordonné la confiscation de tous les biens saisis dans le cadre de cette affaire.

Kamel Issad, ancien PDG d'Algérie Ferries. © Thibaud Teillard

Kamel Issad, ancien PDG d'Algérie Ferries. © Thibaud Teillard

L’affaire Algérie Ferries avait éclaté le 2 juin 2022 suite à la traversée Marseille-Alger effectuée par l’un de ses navires, le Badji Mokhtar 3, avec seulement 72 passagers et 25 voitures. Bien loin de ses capacités de 1 800 passagers et 600 voitures, alors qu’à la même période des milliers de passagers se bousculaient aux guichets de la compagnie pour décrocher un hypothétique billet pour Alger.

Défaillances techniques

Par ailleurs, la crise structurelle qui secoue la compagnie nationale de transport depuis plusieurs années a connu un autre épisode de tension en novembre dernier, lorsque le paquebot « Tarik Ibn Ziyad » avait été immobilisé pendant 17 jours au port d’Alicante, en Espagne, suite à la découverte de 18 déficiences techniques dont six motivaient sa rétention. Un énième scandale qui avait coûté sa place au PDG par intérim Said Mohelbi, lequel venait d’être nommé.

En fait, ces dernières années, plusieurs porte-conteneurs et navires de transport de voyageurs et de marchandises ont été bloqués dans divers ports européens pour « non-respect de la réglementation liée à la sécurité maritime et aux droits du personnel navigant » ou bien encore pour des motifs de « salaires impayés, des conditions d’hygiène insalubres et des défaillances techniques ».

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Par ailleurs, ce 18 janvier, lors de son audition par la commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté nationale à l’étranger et par la commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN), Ouahid Lakehal Ayat, l’actuel directeur général de l’ENTMV, a annoncé l’acquisition de deux nouveaux navires et l’affrètement d’un troisième pour renforcer les capacités de la compagnie et répondre à une demande croissante.

Une décision qui répond aux vœux du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui avait ordonné en septembre dernier l’achat d’avions et de ferries pour renforcer les lignes internationales des compagnies aérienne et maritime algériennes.

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