Le Burkina Faso « donne un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire »

Le gouvernement burkinabè a demandé cette semaine le départ des troupes françaises de son sol dans un délai d’un mois, ont indiqué samedi soir l’Agence d’information burkinabè (AIB) et une source proche du gouvernement.

Des soldats des Forces armées françaises au Sahel pendant l’opération Bourgou IV, au nord du Burkina Faso, le 10 novembre 2019. © Michele Cattani / AFP

Publié le 22 janvier 2023 Lecture : 2 minutes.

« Le gouvernement burkinabè a dénoncé, mercredi dernier, l’accord qui régit depuis 2018 la présence des forces armées françaises sur son territoire« , a indiqué l’Agence d’information burkinabè (AIB). « Cette dénonciation, faite le 18 janvier 2023, donne, selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018, un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè », poursuit l’agence nationale.

Selon une source proche du gouvernement, les autorités ont demandé « le départ des soldats français dans un bref délai ». « Ce n’est pas la rupture des relations avec la France. La notification concerne uniquement les accords de coopération militaire », a-t-elle précisé. La France, ex-puissance coloniale est contestée au Burkina Faso depuis plusieurs mois. Plusieurs manifestations, la dernière vendredi, ont récemment eu lieu à Ouagadougou pour exiger le retrait du contingent français, de près de 400 forces spéciales.

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Diversifier les partenariats

La semaine dernière, Paris avait dépêché la secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou pour y rencontrer le président de transition. « La France n’impose rien, elle est disponible pour inventer un avenir ensemble », a-t-elle martelé, assurant ne vouloir « influencer aucun choix, ni aucune décision, personne ne peut dicter ses choix au Burkina ».

La Russie est un choix de raison dans cette dynamique

Les autorités du Burkina, arrivées au pouvoir par un coup d’État en septembre, le deuxième en huit mois, ont manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats, notamment en matière de lutte contre le jihadisme, qui mine le pays depuis 2015. Parmi les nouveaux partenaires envisagés, la question d’un éventuel rapprochement avec la Russie est régulièrement évoquée.

« La Russie est un choix de raison dans cette dynamique », et « nous pensons que notre partenariat doit se renforcer », a souligné samedi le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambèla, à l’issue d’une entrevue avec l’ambassadeur de Russie, Alexey Saltykov. Début décembre, il avait fait une visite discrète à Moscou.

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L’été dernier, la junte au pouvoir au Mali voisin avait intimé aux forces françaises de quitter le pays après neuf ans de présence. De multiples sources rapportent que la junte malienne a commencé à faire venir dès la fin de l’année 2021 le groupe paramilitaire russe Wagner, aux agissements décriés dans différents pays, ce que la junte dément.

(avec AFP)

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