En RDC, déjà les premiers signes d’un glissement de la présidentielle ?

La Commission électorale congolaise prolonge la durée d’enrôlement des électeurs potentiels en « zone 1 ». Tout en affirmant que les scrutins auront bien lieu à la date fatidique du 20 décembre 2023.

La prolongation de la période d’enrôlement des électeurs dans plusieurs provinces en RDC est vue par certains comme un des premiers signes d’un probable « glissement » de la présidentielle prévue en décembre 2023. © Damien Glez

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Publié le 24 janvier 2023 Lecture : 2 minutes.

Denis Kadima Kazadi doit avoir en permanence un doigt sur le calendrier 2023 et un autre entre les pages d’un dictionnaire de synonymes. « Contretemps » ? « Patinage » ? « Reculer pour mieux sauter » ? Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit trouver les bons mots pour expliquer toute modification – même infime – du chronogramme électoral de RDC, lui qui avait assuré que le mot « glissement » ne faisait pas partie de son vocabulaire.

Vulgarisé en 2016, quand l’ancien chef de l’État Joseph Kabila bénéficia de trois ans de bonus dans l’exercice de son mandat, le vocable « glissement » est régulièrement susurré depuis que la date du 20 décembre 2023 a été annoncée pour les élections présidentielle, législatives, provinciales et communales. Un rendez-vous au respect duquel peu d’observateurs indépendants ou militants croient, vu l’ampleur des étapes logistiques à franchir et la situation sécuritaire dans le pays.

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La crainte d’un effet domino

Les sceptiques s’en sont donc donné à cœur joie lorsque la Ceni a annoncé, ce 22 janvier, un nouvel aménagement du calendrier de révision du fichier électoral, le premier grand rendez-vous de ce processus, débuté le 24 décembre dernier. Puisant dans un riche vocabulaire français, la commission évoque une « période de récupération » de 25 jours pour que les électeurs puissent continuer de s’inscrire dans la zone 1, composée des provinces suivantes : Kinshasa, Équateur, Kongo-Central, Kwango, Kwilu, Nord-Ubangi, Sud-Ubangi, Mongala, Mai-Ndombe et Tshuapa.

Aux pessimistes qui décryptent là les premiers signes d’un glissement électoral, la Ceni explique d’abord que seuls 37,9 % des 18 millions d’électeurs potentiels de la zone se sont inscrits et ce, dans les 97 % de centres d’enregistrement opérationnels. Elle insiste surtout sur le fait que cette « récupération » n’aura aucun effet domino sur les autres étapes du processus. Ainsi, la zone 2 – Haut-Katanga, Haut-Lomami, Kasaï, Kasaï-Oriental, Kasaï-Occidental, Lomami, Lualaba, Sankuru, Tanganyika, Afrique du Sud, Belgique et France – débutera ses enregistrements comme prévu, soit le 25 janvier, avec une clôture le 23 février.

Sur le terrain, certains murmurent que les mêmes causes devraient produire les mêmes effets, dans chaque zone concernée, et que la consolidation et le nettoyage du fichier risquent d’être finalement affectés. Même actifs, certains centres d’enregistrement ne feraient pas preuve d’une grande efficacité, notamment dans la maîtrise des machines, quand celles-ci ne sont tout simplement pas absentes.

Méthode Coué ou mauvaises langues ? À moins de onze mois des scrutins, le compte à rebours ne devrait pas tarder à trancher…

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