Le Gabon émet un eurobond de 1,5 milliard de dollars
Le Gabon a émis un eurobond de 1,5 milliard de dollars. Les fonds levés vont permettre au pays de réduire ses coûts d’emprunt et de financer une partie des investissements prévus par le « Plan stratégique Gabon émergent ».
Six ans après sa première incursion sur les marchés financiers internationaux, le Gabon vient de lancer un deuxième eurobond. Le pays a émis des obligations souveraines pour un montant de 1,5 milliard de dollars. L’opération, conclue le 5 décembre 2013, a consisté en l’émission de nouvelles obligations d’une maturité de 10 ans – qui a permis de lever 890 millions de dollars – et la conversion d’une partie des obligations émises en 2007 (arrivant à maturité en 2017) pour environ 610 millions de dollars. Les banques Citigroup, Deutsche Bank et Standard Chartered ont été les chefs de file de l’opération.
« Gabon émergent »
Cette levée de fonds est destinée à financer des projets d’infrastructure dans les secteurs du transport et de l’énergie, parmi lesquels la construction d’une route de contournement et d’un barrage ainsi que l’achèvement d’une route reliant la capitale Libreville à la ville de Franceville, des projets inscrits dans le cadre du « Plan stratégique Gabon émergent ».
Lire aussi :
Le Gabon mise sur l’offshore pour relancer la machine
Le Gabon reprend en main le secteur pétrolier
Les pays africains ont levé 8,1 milliards de dollars sur les marchés internationaux en 2013
Cette opération devrait également permettre à l’État gabonais de réduire le coût de son endettement. En effet ces nouvelles obligations portent un taux d’intérêt de 6,375 % contre 8,2 % pour l’eurobond de 2007 (qui avait permis de lever un milliard de dollars). Mieux, ce taux est inférieur à celui des obligations émises par le Ghana en juillet 2013 (7,875%) et de l’eurobond lancé par le Rwanda en avril ( 6,625%).
Transparence
Selon Reuters, le volume de commandes pour ce nouvel eurobond a atteint 1,8 milliard de dollars. Aussi, le pays ne s’était engagé à racheter que 140 millions de dollars de l’encours sur les obligations 2007- 2017 et à échanger tout ou partie de ces obligations pour les nouvelles obligations 2014-2024. Le montant de la dette convertie à travers ce mécanisme a finalement atteint 610 millions de dollars. Pour autant, le succès de cette opération ne réflète pas entièrement les fondamentaux économiques du pays.
En effet, comme le note Samir Gadio, stratégiste marchés émergents chez Standard Bank à Londres, une part du programme de conversion – environ 267 millions de dollars selon ses estimations – est revenue à des « investisseurs qui auraient probablement préféré récupérer la contrepartie monétaire » des obligations qu’ils détenaient plutôt que de les convertir en obligations 2014-2024.
Il estime par ailleurs que l’évolution du rendement de ces nouvelles obligations sur les marchés financiers dépendra « d’une meilleure diversification de l’économie, d’une amélioration des perspectives budgétaires et de l’accumulation de réserves de change plus significatives ». Enfin, l’intérêt des investisseurs pour la dette gabonaise pourrait être renforcé, d’après cet analyste, par la mise en place de « mesures supplémentaires pour améliorer la transparence, la communication et la diffusion publique des statistiques macroéconomiques » du pays.
Cette levée de fonds vient couronner une année réussie pour l’Afrique. En effet, avant le lancement du deuxième eurobond du Gabon, les pays africains ont levé 8,1 milliards de dollars en obligations souveraines sur les marchés internationaux, soit plus que le précédent record de 7,2 milliards de dollars atteint en 2010.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan