Le controversé Bob Diamond choisit l’Afrique pour son comeback
Bob Diamond, ancien directeur général de Barclays, qui avait été contraint à démissionner suite au scandale du Libor, s’est associé au milliardaire africain Ashish Thakkar pour prendre une participation dans une banque du continent. Ils espèrent lever 250 millions de dollars sur la Place londonienne.
L’anglo-américain Bob Diamond, ancien directeur général de Barclays – sixième plus grande banque du monde -, qui a quitté ses fonctions en 2012 suite au scandale du Libor, a choisi l’Afrique pour faire son retour sur le secteur bancaire. Ce dernier entend, en partenariat avec le milliardaire d’origine ougandaise Ashish Thakkar, prendre une participation dans une banque africaine via un véhicule d’investissement qui sera coté à la Bourse de Londres avant la fin de l’année, révèle le quotidien britannique Financial Times. Le véhicule d’investissement, Atlas Mara, sera géré par Atlas Merchant Capital, un établissement basé à New-York et créé il y a quelques mois par le financier.
Ashish Thakkar, à 32 ans, est parfois considéré comme le plus jeune milliardaire africain (même s’il se dit lui-même britannique de nationalité). Il est le fondateur de Mara Group, un holding d’investissement actif dans 19 pays africains.
Bob Diamond aurait obtenu selon le Financial Times le soutien préliminaire de plusieurs grands investisseurs institutionnels, dont l’identité n’a pas été révélée, et espère ainsi lever 250 millions de dollars. Il aurait récemment rencontré des hauts fonctionnaires nigérians, et pourrait chercher à racheter une des banques mises en vente par l’État.
Lire aussi :
Barclays : la cohérence retrouvée
Barclays et Absa veulent donner naissance à la plus grande banque panafricaine
Barclays à la chasse aux fortunes africaines
Scandale du Libor
Bob Diamond a quitté Barclays en juillet 2012, après que la banque britannique a été condamnée à payer une amende de 450 millions de dollars pour manipulation du Libor (London Interbank Offered Rate). En tant que chef de la banque d’investissement du groupe (aujourd’hui Barclays Capital) de 1997 à 2011, il avait mené la rationalisation de la stratégie africaine du groupe britannique.
Depuis sa démission, ce dernier a fait profil bas mais a toujours gardé en tête l’idée d’investir en Afrique, où le secteur bancaire est promis à un bel avenir, avec seulement un quart de la population qui détient un compte bancaire.
Atlas Mara est semblable aux véhicules d’investissement créés en 2010 et en 2011 par le financier britannique Nathaniel Rothschild pour acquérir des actifs dans les secteurs minier et pétrolier. Les deux véhicules ont attiré respectivement 1 et 2,2 milliards de dollars d’investissements lors de leur appel public à l’épargne à Londres. Mais la réputation de tels instruments a été entamée quand le premier, dénommé Vallar, a investi dans Bumi, une entreprise minière basée en Indonésie qui a fait face à des problèmes de gouvernance.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?